Bourse: le Dow Jones s’enfonce à la fermeture
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 23 mars 2020REVUE DES MARCHÉS. À Toronto, la Bourse s'apprêtait à assouplir quelques règles.
REVUE DES MARCHÉS. Le Dow Jones est tombé lundi à son plus bas depuis novembre 2016 dans un marché inquiet face à l’impasse politique sur le plan de relance de l’économie américaine et peu rassuré par les nouvelles annonces de la Fed. À Toronto, la Bourse s’apprêtait à assouplir quelques règles.
Les indices
Le S&P/TSX a cédé 623 points, ou 5,26 % à 11 228 points.
À Wall Street, le S&P 500 a reculé de 67 points, ou de 2,93 %, à 2 237 points.
L’indice élargi de la place new-yorkaise évolue désormais sous le niveau qu’il avait lors de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2017.
Le Dow Jones, l’indice vedete, a perdu 582 points, ou 3,04 %, à 18 591 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a laissé aller 18 points, ou 0,27 %, à 6 860 points.
Le dollar canadien baissait de 1%, à 0,6886$US.
Le pétrole a monté de 119$US, ou de 5,26%, à 23,82$US.
L’or a avancé de 76,40$US, ou de 5,15$, à 1561$US.
Le contexte
La société qui exploite la Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSXV s’apprête à assouplir certaines règles pour aider les sociétés inscrites à leur cote pour «réduire (leur) fardeau administratif» en cette période de pandémie de la COVID-19.
Le Groupe TMX a expliqué que les changements donneraient aux entreprises plus de temps pour tenir leur assemblée annuelle des actionnaires et obtenir l’approbation des actionnaires pour leurs régimes d’options d’achat d’actions.
En outre, les sociétés émettrices n’auront pas à aviser la Bourse si elles ont besoin de plus de temps pour déposer leurs états financiers.
La Bourse de Toronto et la Bourse de croissance TSXV n’exigent pas des sociétés qu’elles s’inscrivent pour profiter des changements, qui s’appliquent automatiquement dès lundi.
Les marchés ont indiqué qu’ils continuaient de s’attendre à ce que les émetteurs respectent les lois applicables en ce qui concerne la date de leur assemblée annuelle de 2020.
La Bourse de Toronto a également apporté des ajustements aux rachats d’actions et aux critères de radiation de la cote.
Conflit au Sénat
C’est une déconvenue de plus pour le président américain, qui a fait de la bonne santé des marchés financiers l’un de ses principaux arguments pour sa réélection en novembre.
Lundi, les investisseurs ont manifesté leurs inquiétudes face à l’incapacité du Sénat américain à approuver un plan de soutien massif à l’économie américaine pour lui permettre de faire face aux conséquences dévastatrices de la pandémie de coronavirus.
Le texte a été rejeté deux fois à la chambre haute des États-Unis, dimanche soir puis lundi. Les tractations se poursuivaient lundi en coulisses entre la majorité républicaine et la minorité démocrate.
Selon Peter Cardillo de Spartan Capital Securities, un plan devrait bientôt être adopté par le Congrès américain.
« Une fois qu’il sera passé, les marchés devraient commencer à se stabiliser », prédit l’expert.
« Cela ne veut pas dire que le marché des actions va soudainement se redresser, mais je ne crois pas qu’on descende bien en dessous des niveaux actuels », ajoute-t-il.
Les acteurs du marché n’ont par ailleurs pas semblé particulièrement rassurés lundi par de nouvelles mesures de la Banque centrale américaine (Fed), annoncées avant l’ouverture.
La Fed a annoncé ne plus fixer de limites à ses achats de bons du Trésor et de titres hypothécaires.
Elle a également lancé un nouveau programme de 300 milliards de dollars d’aides pour « soutenir le flux de crédit aux employeurs, aux consommateurs et aux entreprises ».
Selon de nombreux analystes, l’économie américaine doit se préparer à des prochains mois très difficiles.
Selon Stephen Dulake, chef mondial de la recherche sur le crédit chez JPMorgan Chase, « les prédictions sur une reprise en milieu d’année sont de l’histoire ancienne. »
M. Dulake a dit s’attendre à une « récession profonde » pour la première économie mondiale.
Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine s’établissait à 0,783 % vers 17H00, en repli par rapport à la dernière clôture (0,854 %).
Boeing s’envole
La Bourse de Wall Street, opérée par le New York Stock Exchange, a par ailleurs temporairement fermé lundi son célèbre parquet.
La fermeture du bâtiment n’affecte pas les échanges, qui se poursuivent en électronique comme c’est le cas sur la plupart des autres places boursières comme le Nasdaq.
Au rang des valeurs, Boeing a flambé de 11,2 % et réalisé la plus forte progression au sein du Dow Jones. L’avionneur américain a annoncé suspendre pour 14 jours sa production de longs courriers dans l’État de Washington, au nord-ouest, dans l’espoir de limiter la propagation du nouveau coronavirus au sein de l’entreprise et faire face à la chute de la demande.
Les salariés touchés par la suspension vont continuer à travailler de chez eux pour ceux qui le peuvent. Les autres recevront un congé payé sur dix jours. Cela semble indiquer que les tractations avec la Maison-Blanche pour une aide économique massive se déroulent bien.
Le groupe espère obtenir 60 milliards de dollars. À cet effet, son PDG David Calhoun a accepté de renoncer à son salaire et l’entreprise de suspendre ses dividendes et son programme de rachat d’actions.
Par ailleurs, la banque Goldman Sachs a relevé dimanche sa recommandation sur le titre Boeing.
General Electric (GE) a en revanche cédé 6,3 %. Son PDG a indiqué lundi que l’entreprise supprimait 10 % de ses effectifs aux États-Unis dans la division aviation, pour amortir l’impact de la pandémie du coronavirus sur le transport aérien.