Bourse: cette semaine, les chiffres sur l'emploi sont cruciaux

Publié le 05/03/2017 à 20:27

Bourse: cette semaine, les chiffres sur l'emploi sont cruciaux

Publié le 05/03/2017 à 20:27

Par AFP

Photo: Shutterstock

Wall Street sort d'une semaine marquée par deux éléments qui rayonneront sur les prochaines séances: un discours de Donald Trump l'a relancée à des records tandis et la Réserve fédérale va très probablement relever ses taux à la mi-mars.

Depuis le dernier week-end, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,88% à 21005,71 points, finissant mercredi pour la première fois à plus de 21000 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, et l'indice élargi S&P 500 ont respectivement gagné 0,44% à 5870,75  points et 0,67% à 2383,12 points, signant également des records en cours de semaine.

Tournant de la semaine, le président américain Donald Trump a tenu mardi un discours au Congrès et les investisseurs ont très bien accueilli un ton plus mesuré qu'à l'habitude.

«Les marchés ont été rassurés parce qu'il s'est montré présidentiel», a résumé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. «On peut toujours compter sur des réformes cette année... Et il n'en fallait pas plus aux marchés.»

M. Trump n'a d'ailleurs guère fait qu'insister sur son intention de mener une réforme « historique » des impôts et de largement dépenser en infrastructures, toutes choses dont la perspective a déjà fait flamber les indices depuis son élection fin 2016.

Si le discours du président figurait en bonne place sur l'agenda des investisseurs, une autre institution s'est invitée dans les débats cette semaine, de façon plus inattendue: la Fed.

«La probabilité d'une hausse des taux a augmenté de façon drastique», a expliqué Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

En plus d'une salve de bons chiffres, notamment des indices sur l'activité de février aux Etats-Unis, ce sont surtout les membres de la Fed qui se sont chargés de réveiller cette éventualité dans l'esprit des investisseurs.

Alors que Wall Street semblait largement douter que la Fed resserrerait sa politique dès ce mois-ci, de nombreux responsables ont changé la donne en évoquant ouvertement une telle perspective, y compris des figures connues comme attentistes: la gouverneur Lael Brainard et, vendredi, la présidente de la Fed, Janet Yellen, elle-même.

«Trop vite »

«La semaine a confirmé que tous les voyants sont au vert pour une hausse des taux en mars et les marchés se sont bien adaptés à cette éventualité... qui est pratiquement devenue une certitude», a commenté M. Volokhine.

De fait, Wall Street ne semble dans l'immédiat pas pâtir de la perspective d'un nouveau resserrement monétaire alors qu'une telle mesure, qui serait la première cette année après une hausse des taux en décembre, reviendrait pour la Fed à limiter son soutien à l'économie.

«La Bourse choisit d'y voir une bonne nouvelle: après tout, les taux sont si bas qu'une hausse de 0,25% ne va pas perturber l'économie», a expliqué M. Cahill. «Mais il se peut que dans quelque temps, cette année ou la suivante, le marché arrête d'estimer qu'une hausse des taux est positive.»

Pour le moment, le discours des analystes reste dominé par l'idée qu'un resserrement monétaire témoignera de la confiance de la Fed dans l'économie et sera donc un signal favorable. A ce titre, les chiffres mensuels de l'emploi, prévus vendredi, devraient définitivement garantir une hausse des taux la semaine suivante s'ils se révèlent aussi favorables que prévu.

En tout état de cause, «les responsables de la Fed ont maintenant tellement attisé les attentes d'une hausse des taux en mars qu'ils abîmerait la crédibilité de la banque centrale en y renonçant», a écrit Karl Haeling, de LBBW, jugeant la banque centrale « le dos au mur. »

En attendant le 15 mars, les responsables de la Fed vont, de toute façon, s'astreindre à une période de silence et, mis à part les chiffres de l'emploi, les investisseurs auront peu de grain à moudre en matière d'indicateurs américains. 

Ils pourront toujours surveiller jeudi la décision d'une autre banque centrale, la BCE, mais les marchés ne s'attendent pas à des bouleversements de la part de l'institution, qui suit une pente opposée à son homologue américaine en maintenant une politique accommodante.

Dans l'immédiat, à Wall Street, «l'accélération ne peut manifestement plus durer, ça va juste trop vite», a conclu M. Cahill. «Si on fait du surplace, ce serait en fait une bonne chose pour la Bourse.»

 

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