Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 11 mars 2022(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. Les marchés boursiers rebondissaient vendredi au seizième jour du conflit russo-ukrainien, après une déclaration du président russe Vladimir Poutine qui a constaté des «avancées positives» dans les pourparlers avec l’Ukraine.
Sans tendance claire à l’ouverture, les places européennes ont subitement progressé très fortement vers 6h25, heure du Québec, réagissant aux informations de presse concernant la déclaration du président russe.
Vers 7h35, heure du Québec, Paris, Francfort, Milan et Londres gagnaient du terrain, alors que le produit intérieur brut britannique a été annoncé en hausse de 0,8% en janvier. Même sursaut à New York où les contrats à terme des trois principaux indices ont grimpé, annonçant une ouverture en nette hausse.
Les indices boursiers à 8h11
Aux États-Unis, les contrats à terme du Dow Jones gagnaient 305,00 points (+0,92%) à 33 457,00 points. Les contrats à terme du S&P 500 augmentaient de 44,75 points (+1,05%) à 4 302,00 points. Les contrats à terme du Nasdaq haussaient de 182,50 points (+1,34%) à 13 768,50 points.
En Europe, les résultats étaient au vert. À Londres, le FTSE 100 progressait de 80,64 points (+1,14%) à 7 179,73 points. À Paris, le CAC 40 progressait de 98,85 points (+1,59%) à 6 306,05 points. À Francfort, le DAX montait de 340,13 points (+2,53%) à 13 782,23 points.
En Asie, le Nikkei de Tokyo a reculé de 527,62 points (-2,05%) à 25 162,78 points. De son côté, le Hang Seng de Hong Kong a descendu de 336,47 points (-1,61%) à 20 553,79 points.
Du côté du pétrole, le prix du baril de WTI américain augmentait de 0,13 $ US (+0,12%) à 106,15 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord diminuait de 0,12 $ US (-0,11%) à 109,21 $ US.
Le contexte
De nombreux portefeuilles d’actifs financiers sont en partie gérés par des algorithmes, ce qui explique la réaction de concert et instantanée des indices boursiers à la publication d’une information, avant que les investisseurs ne reprennent leurs esprits et tempèrent les mouvements.
Plusieurs sessions de pourparlers ont eu lieu depuis deux semaines, mais sans avancée en vue d’un cessez-le-feu.
Les «avancées positives» soulignées par Vladimir Poutine — sans donner de précisions — laissent espérer un apaisement du conflit aux marchés, qui tentent depuis des jours de «déterminer quelle sera l’ampleur de l’impact de cette crise sur les perspectives de croissance», rappelle Sebastian Paris Horvitz de LBPAM.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les marchés sont chamboulés et notamment celui des matières premières où les prix flambent en raison de l’importance de la production des deux pays, notamment concernant le pétrole, le gaz, le blé ou certains métaux comme le nickel. Un phénomène qui fait craindre une nouvelle accélération de l’inflation.
L’inquiétude est toujours présente «et le marché reste sensible aux évolutions de l’inflation», souligne l’analyste de LBPAM.
Les prix à la consommation ont augmenté de 7,9% en février aux États-Unis, au plus haut depuis 40 ans. La situation pourrait être aggravée par les sanctions des Occidentaux à l’encontre de Moscou et les représailles de la Russie.
Après le système financier et les hydrocarbures, le président américain Joe Biden veut s’attaquer au commerce extérieur de la Russie. Il va annoncer vendredi qu’il veut exclure la Russie du régime normal des relations commerciales mondiales en la privant de son statut dit de «nation la plus favorisée», ce qui ouvrirait la voie à des hausses de tarifs douaniers, selon une source proche du dossier.
La Russie a interdit jeudi l’exportation de marchandises et équipements étrangers, en réponse aux sévères sanctions adoptées par les Occidentaux. Le pays devrait de plus suspendre ses exportations d’engrais.
«Cette décision intervient alors que les prix mondiaux des denrées alimentaires atteignent des niveaux record et que les fabricants d’engrais européens ont du mal à produire des nutriments avant la saison de croissance du printemps, ce qui accroît les risques d’inflation alimentaire mondiale», souligne John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.
Sur le marché européen Euronext, le prix du blé meunier restait à un niveau proche de son record absolu, aux alentours de 390 euros la tonne.
Les valeurs du secteur aérien, qui ont été fortement pénalisées par le conflit en Ukraine, la fermeture des espaces aériens et la flambée du prix du pétrole, remontaient un peu vendredi.
L’opérateur de l’aéroport de Francfort, Fraport, prenait 4,68% et la compagnie Lufthansa 3,24%. À Paris, Air France-KLM montait de 3,39% et Airbus de 5,86%. Et à Londres, IAG, la maison mère de British Airways, gagnait 5,52% et Easyjet 5,35%.
Plus largement dans le secteur du voyage, TUI remontait de 6,07% et Accor de 5,04%.
Une accalmie sur le marché du pétrole offrait de plus un peu de répit aux marchés boursiers.
L’euro prenait 0,29% à 1,1019 dollar américain.
L’or, valeur refuge par excellence, reculait de 1,52% à 1 967 $US l’once.
Le bitcoin montait de 1,62% à 39 970 $US.