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Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi

LesAffaires.com et AFP|Publié le 13 mars 2020

«La question est de savoir si les investisseurs tiendront leurs positions acheteuses durant le weekend.»

La Bourse de New York semble prête à rebondir nettement à l’ouverture vendredi matin, tentant de repartir du bon pied au lendemain d’une séance catastrophique, dans un contexte de crainte de récession mondiale en raison de la pandémie de coronavirus.

Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en hausse de 3,88% à 21 765 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, rebondit de 4,66% à 7543,50 points. Le S&P500, quant à lui, reprend 4,06% à 2555,75 points.

De Paris à Wall Street, de Londres à Sao Paulo, l’hécatombe sur les marchés financiers mondiaux a été vertigineuse jeudi, certaines Bourses ayant vécu leur pire séance depuis octobre 1987.

Contexte

Les places financières du monde entier se sont violemment effondrées jeudi, sur fond de panique générale en raison de la pandémie. Wall Street a notamment terminé sur un plongeon de 10%, sa plus lourde chute depuis le krach boursier d’octobre 1987.

«C’est une période complexe où les marchés peuvent être d’une rare violence, raison pour laquelle nous ne cesserons de rappeler qu’il faut prudence garder», a commenté Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

«Dans les séances à venir, les investisseurs auront les yeux rivés sur les courbes de nombre de cas en Europe », a-t-il ajouté. Le nouveau coronavirus a infecté plus de 131 000 personnes dans 116 pays, dont près de 28 000 en Europe, selon un bilan effectué par l’AFP.

«La question est de savoir si les investisseurs tiendront leurs positions acheteuses durant le week-end, alors que le risque d’avoir des annonces négatives pendant ces deux jours de fermetures habituelle des marchés reste extrêmement élevé», a souligné Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

Les acteurs de marché craignent en particulier «un peu plus de restrictions au niveau mondial alors qu’aucune statistique ne permet encore d’évaluer l’impact sur l’activité économique en Europe ou aux États-Unis», a-t-il détaillé.

En outre, «les investisseurs sont peu rassurés par les mesures économiques d’urgence des banques centrales», a souligné John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud, estimant que «la crise du coronavirus est en train de se transformer en crise de confiance».

Les mesures de la Banque centrale européenne (BCE) ont particulièrement déçu comme en témoigne l’accélération de la chute des indices européens suivant leur présentation.

À l’étranger

Les places européennes rebondissaient vendredi à l’ouverture après une débâcle historique la veille, face à la progression de la pandémie de coronavirus, tandis que les Bourses d’Asie ont encore lâché du lest, surtout Tokyo.

À Paris le CAC 40, qui avait connu jeudi la pire chute de son histoire, a rebondi de 4,7% à l’ouverture, tandis que Londres reprenait 4%, Francfort 2,75% et Milan 4,8% dans les premiers échanges.

«La question est de savoir si les investisseurs tiendront leurs positions acheteuses durant le weekend», a souligné Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

Les acteurs de marché craignent en particulier «un peu plus de restrictions au niveau mondial alors qu’aucune statistique ne permet encore d’évaluer l’impact sur l’activité économique en Europe ou aux États-Unis».

À l’inverse des places européennes, à la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a clôturé sur un plongeon de 6,08%, après avoir déjà perdu 4,4% jeudi. L’indice vedette nippon a lâché 26% depuis le début de l’année.

Les pertes du Nikkei ont brièvement dépassé 10% vendredi matin, du jamais-vu depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011.

Les Bourses chinoises ont aussi encore lâché du lest vendredi, mais moins que Tokyo, certains investisseurs ayant préféré partir à la chasse aux bonnes affaires, selon une note de Wanlong Securities.

L’indice composite de Shanghai a perdu 1,23%, celui de Shenzhen 1,08%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng a fini en retrait de 1,14%.

À l’agenda

La BCE a notamment décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés, alors que ses homologues américaine et britannique ont toutes deux opté pour des baisses.

L’institution a toutefois lancé jeudi un programme de prêts pour soutenir les PME les plus touchées par la pandémie et compte acheter 120 milliards d’euros de dette publique et privée supplémentaire d’ici la fin de l’année.

De son côté, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé jeudi qu’elle allait renouer avec le rachat de dette à travers les bons du Trésor, afin d’abreuver les marchés en liquidités.

Du côté des indicateurs, l’enquête préliminaire sur la confiance des consommateurs aux États-Unis en mars figure à l’agenda. Elle devrait être particulièrement scrutée étant donné qu’il s’agit de la première statistique qui devrait refléter les craintes liées au virus.