Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 21 février 2020«Attention au risque d'un réveil brutal des marchés, assez complaisants ces derniers jours.»
La Bourse de New York semble vouloir s’installer en territoire négatif vendredi à l’ouverture, dans un marché de nouveau en proie aux inquiétudes liées au coronavirus alors que l’épidémie se propage en dehors de Chine, notamment au Japon et en Corée du Sud.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,33% à 29 077 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, perd 0,44% à 9581,75 points. Le S&P500, quant à lui, recule de 0,34% à 3357,75 points.
Contexte
«Le retour des craintes sur l’évolution de l’épidémie, qui n’est pas encore une pandémie mais pourrait le devenir si les cas de contamination hors de Chine se font plus nombreux, va peser sur les Bourses avant un week-end potentiellement à hauts risques», a estimé dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.
«Si les marchés peuvent s’accommoder d’une Chine temporairement à l’arrêt, il est peu probable que toutes les mesures de soutien des gouvernements ou des Banques centrales parviennent à éteindre les craintes d’une perturbation mondiale des chaînes d’approvisionnement si jamais d’autres pays devaient prendre des mesures drastiques de confinement», a-t-il complété.
«La propagation du coronavirus au Japon et à la Corée du Sud semble inciter à une réévaluation des risques, (les investisseurs) estimant que la perturbation de l’économie causée par le coronavirus pourrait bien durer plus longtemps, et avoir plus de conséquences que les marchés ne l’anticipent actuellement», a souligné pour sa part Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
L’apparition de nouveaux cas de contamination au coronavirus en Corée du Sud, en Iran, ainsi que dans des hôpitaux et prisons chinoises relance vendredi les inquiétudes sur la propagation d’une épidémie qui a déjà fait plus de 2200 morts.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle désormais la communauté internationale à «frapper fort» sans attendre contre ce virus qui a contaminé plus de 75 000 personnes en Chine et 1100 ailleurs dans le monde.
Car si le nombre de nouveaux cas quotidiens en Chine avait baissé durant quatre jours consécutifs, il est reparti à la hausse (à au moins 889 contre 673 la veille), a annoncé vendredi la Commission nationale (ministère) de la Santé.
«Attention au risque d’un réveil brutal des marchés, assez complaisants ces derniers jours», a prévenu M. Le Liboux.
À l’étranger
Les Bourses d’Asie ont encore une fois été partiellement touchées vendredi par les inquiétudes sur le coronavirus, à l’exception des places continentales chinoises restées bien orientées.
À l’issue des échanges à Tokyo, l’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 0,39%. L’indice élargi Topix a décliné de 0,03%.
Le nombre de cas de coronavirus a encore augmenté au Japon où l’on dénombre plus de 700 personnes infectées (dont celles contaminées sur le bateau Diamond Princess).
Les inquiétudes grimpent aussi en Corée du Sud où 100 nouveaux cas ont été enregistrés, dont 85 ont un lien avec une secte chrétienne. Le total national est monté à 204.
La Bourse de Hong Kong a pâti de ces nouvelles: l’indice Hang Seng a cédé 1,1%.
Les places boursières continentales chinoises ont été en revanche peu affectées: l’indice composite de Shanghai a grimpé de 0,31% et Shenzhen a pris 1,12%.
En Chine justement, là où est apparue et s’est développée l’épidémie de maladie Covid-19, le bilan dépasse désormais les 2.200 morts et un total d’au moins 75.000 personnes y ont été contaminées, selon le plus récent bilan officiel.
En apparence, le rythme de progression s’est ralenti, mais la Chine a précisé qu’elle avait à nouveau modifié la méthode de comptage des patients atteints du nouveau coronavirus et qu’elle inclura désormais uniquement ceux diagnostiqués par des tests de laboratoire. La lecture de l’évolution de l’épidémie va devenir compliquée, ce qui n’est pas pour rassurer les marchés.
À l’agenda
Du côté des indicateurs, les indices PMI d’activité manufacturière et dans les services pour février attendus en zone euro seront particulièrement scrutés.
Les données définitives d’inflation pour janvier dans la région sont aussi à l’agenda, de même que les reventes de logements pour ce même mois aux États-Unis.