Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture vendredi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 31 janvier 2020«Le marché reste focalisé sur le coronavirus.»
Pas de rebond à l’ouverture à la Bourse de New York en ce vendedi matin, les craintes toujours vives autour du coronavirus se faisant toujours sentir, atténuant la reprise de Wall Street la veille et en dépit d’un indicateur chinois en ligne avec les attentes.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,41% à 28 673 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, perd 0,38% à 9181 points. Le S&P500, quant à lui, recule de 0,42% à 3276 points.
Contexte
«En ce Brexit Day, les marchés ne vont pas réellement prêter attention à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et vont encore se focaliser» sur le coronavirus, a souligné dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.
«Les investisseurs vont surtout chercher à évaluer l’impact économique à attendre de l’épidémie de coronavirus sur l’activité chinoise et la chaîne d’approvisionnement mondiale de différentes industries», a-t-il complété.
«Les investisseurs tentent tant bien que mal d’intégrer le coût économique du coronavirus dans les cotations mais, à ce stade, un tel calcul est impossible», a estimé pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
Le bilan du nouveau coronavirus apparu en Chine s’est alourdi vendredi à 213 morts, alors que de nombreux pays – notamment les États-Unis – durcissaient leurs mesures de précaution face à une épidémie déclarée urgence internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’institution onusienne n’a toutefois pas recommandé de restrictions sur les mouvements de biens et de personnes à travers le monde.
Le nombre de patients contaminés approche désormais 10 000 en Chine continentale (hors Hong Kong).
«On observe une nette dichotomie entre le marché, qui reste focalisé sur le coronavirus, et la réalité des chiffres économiques en ce début d’année, qui sont globalement bons», a également relevé M. Dembik.
À l’étranger
La Bourse de Tokyo a rebondi vendredi, soulagée par une déclaration jugée plutôt rassurante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le coronavirus, mais dont la Bourse de Hong Kong n’a finalement pas profité.
Après avoir atteint la veille son plus bas niveau en trois mois, l’indice vedette de Tokyo, le Nikkei, a clôturé sur un gain de 0,99%. Il a toutefois lâché 2,6% sur l’ensemble de la semaine écoulée, plombée par les craintes de l’impact du coronavirus sur l’économie chinoise, voire mondiale.
L’indice élargi Topix de la Bourse de Tokyo a quant à lui progressé vendredi de 0,58%.
L’OMS a déclaré jeudi que l’épidémie du nouveau coronavirus apparu en Chine constituait une «urgence de santé publique de portée internationale».
Mais l’OMS n’a pas appelé à limiter les voyages et les échanges commerciaux avec la Chine, ce qui a «soutenu» le marché tokyoïte, a déclaré à l’AFP Makoto Sengoku, analyste du Tokai Tokyo Research Institute.
«Nous ne savons pas encore comment la situation du virus va évoluer, mais au moins la prudence excessive a faibli» chez les investisseurs, a ajouté cet analyste.
À Hong Kong cependant, l’indice Hang Seng, qui avait démarré la séance en hausse, a inversé la tendance dans l’après-midi pour clôturer finalement sur un nouveau retrait de 0,52%. L’indice hongkongais a chuté de plus de 7% sur ses cinq dernières séances cumulées.
Les échanges sur les Bourses de Shanghai et Shenzhen devaient initialement reprendre ce vendredi après une semaine de pause en raison des congés du Nouvel An chinois, mais à cause du coronavirus les autorités du pays ont décidé de reporter leur réouverture à lundi prochain.
À l’agenda
Vendredi matin, c’est la publication d’un indicateur chinois d’activité manufacturière, certes en tassement mais conforme aux attentes, qui a semblé rassurer quelque peu le marché.
Les dépenses et revenus des ménages ainsi que l’inflation PCE pour décembre, l’indice d’activité manufacturière de la région de Chicago pour janvier et enfin la confiance des consommateurs (estimation finale pour janvier) sont au menu chez nos voisins du sud.