Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture mardi
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Publié le 01 mars 2022(Photo: Getty Images)
REVUE DES MARCHÉS. Le conflit en Ukraine, où les forces russes lancent une nouvelle offensive, provoquait un nouveau vent de panique sur les marchés mardi, les investisseurs se ruant vers les placements peu risqués comme les obligations d’État.
Les places européennes étaient ancrées dans le rouge vif. L’indice européen de référence Eurostoxx 50, cédait 2,84%.
Aux États-Unis, Wall Street se préparait à ouvrir en baisse plus mesurée.
Plus tôt, les Bourses asiatiques étaient parvenues à progresser légèrement.
La Bourse de Moscou était elle toujours fermée mardi sur décision de la banque centrale russe, et devrait le rester toute la semaine. «Elle ouvrira lorsque les Russes auront pris suffisamment de mesures pour tempérer la catastrophe qui s’apprête à frapper les actions russes», estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.
Les indices boursiers à 8h06
Aux États-Unis, les contrats à terme du Dow Jones baissaient de 248,00 points (-0,73%) à 33 592,00 points. Les contrats à terme du S&P 500 diminuaient de 32,50 points (-0,74%) à 4 335,50 points. Les contrats à terme du Nasdaq lâchaient 114,00 points (-0,80%) à 14 114,00 points.
En Europe, les résultats étaient au rouge. À Londres, le FTSE 100 affichait un recul de 78,28 points (-1,05%) à 7 379,97 points. À Paris, le CAC 40 retraitait de 197,08 points (-2,96%) à 6 461,75 points. À Francfort, le DAX cédait 402,92 points (-2,79%) à 14 058,10 points.
En Asie, le Nikkei de Tokyo a clôturé en hausse de 317,90 points (+1,20%) à 26 844,72 points. De son côté, le Hang Seng de Hong Kong a augmenté de 48,69 points (+0,21%) à 22 761,71 points.
Du côté du pétrole, le prix du baril de WTI américain récoltait 5,14 $ US (+5,37%) à 100,86 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,07 $ US (-0,07%) à 100,92 $ US.
Le contexte
L’armée ukrainienne fait face à une nouvelle offensive des forces russes sur Kiev, Kharkiv, plusieurs villes du pays et le grand port de Marioupol, au lendemain de premiers pourparlers infructueux.
Les sanctions occidentales contre l’économie russe, et surtout le système financier, se multiplient. Le Canada va interdire «toute importation de pétrole brut» de Russie, tandis que de nombreuses entreprises annoncent se désengager d’entreprises ou projets russes. Le géant du transport maritime Maersk va arrêter de desservir les ports russes.
De son côté, la Russie affirme qu’elle continuera son offensive en Ukraine «jusqu’à ce que tous les objectifs» soient atteints, invoquant la «démilitarisation» de l’Ukraine.
À nouveau pris de fortes craintes quant aux conséquences de ce conflit, les opérateurs délaissaient les actions pour se ruer vers les obligations d’État, jugées moins risquées, dont les taux d’intérêt chutaient de plus de 15 points de base en Europe et de 10 points de base aux États-Unis.
Le rendement de la dette allemande à dix ans est ainsi repassé en négatif, une première depuis fin janvier, et celui des bons du Trésor américain s’établissait à 1,72% vers 6h20, heure du Québec.
L’or, autre actif plébiscité en temps de crise, prenait 0,65% à 1 921 dollars américains l’once.
Les prix du pétrole s’emballaient aussi, le baril de Brent, la référence européenne, bondissant de 6% et le baril américain de WTI de 5%.
«La question des sanctions directes sur les exportations de pétrole et de gaz de la Russie est une question de temps et non de probabilité», estime Neil Wilson, analyste pour Markets.com.
La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne.
Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence s’envolait de 12,38% à 110,80 euros le mégawattheure.
Le géant Shell (SHEL.L -1,93%) a annoncé se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom (GAZP.ME).
TotalEnergies (TTE.PA, -2,43%) a de son côté annoncé qu’«il n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie», sans pour autant se retirer des projets dans lesquels il est actuellement investi.
Déjà en net repli, lundi, les secteurs de l’automobile et de l’aérien étaient les plus pénalisés mardi.
À Paris, Renault (RNO.PA) chutait de 6,64%, Stellantis (STLA.PA) de 2,89%. À Francfort Volkswagen (VOW3.DE) perdait 5,49% et BMW (BMW.DE) 3,34%. À Londres, Aston Martin (AML.L) cédait aussi 7,27%.
Du côté du voyage, Easyjet (EZJ.L) reculait de 5,61%, Ryanair (RYA.IR) de 5,64%, TUI (TUI1.DE) de 4,11%, Accor (AC.PA) de 4,64% et Air France–KLM (AF.PA) de 2,68%.
À l’inverse, la défense était de nouveau recherchée, notamment Thales (HO.PA, +5,39%) ou encore les allemands Hensoldt (HAG.F, +23,22%) et Rheinmetall (RHM.DE, +11,60%).
Vers 7h20, heure du Québec, l’euro perdait 0,42% à 1,1172 $ US, face au billet vert, considéré comme une valeur refuge.
Le rouble remontait légèrement de 2,95% face au dollar américain, après avoir perdu 30% en raison des sanctions contre la Russie.
Le bitcoin prenait 6,16% à 44 210 $ US, après un bond de 6,7% la veille.