Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 15 août 2019La liste de nouvelles peu réjouissantes pour les investisseurs s'allonge.
La Bourse de New York pointe vers une ouverture en baisse à nouveau jeudi matin, incapable de reprendre des couleurs au lendemain d’une journée compliquée pour les marchés, les inquiétudes autour d’une récession restant toujours vives.
Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,59%, à 25 309 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,79% à 7429,75 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,40% à 2829 points.
Contexte
Les tensions commerciales entre Washington et Pékin restent toujours vives. Mais l’inversion de courte durée de la courbe des rendements obligataires américains, généralement interprétée comme un signe avant coureur de récession, a fini de mettre le feu aux poudres sur les marchés boursiers mondiaux. À Wall Street, le Dow Jones a encaissé sa plus lourde perte de l’année, hier (-3,05% à 25 479,42 points),
Pour la première fois depuis 2007, le taux d’intérêt sur les bons du Trésor américains à dix ans est passé temporairement sous celui des bons à deux ans,
«S’il est de coutume de dire que ces phénomènes sont des indicateurs avancés d’une future récession, en analysant les récessions depuis 1977, ce sont toutes les courbes de taux qui doivent s’inverser et non une seule (voire 2) – 3ans/5ans,3mois/10mois, 10ans/1an et le 2ans/5ans – pour que la récession soit criante», a nuancé Mirabaud Securities Genève.
La publication d’indicateurs décevants mercredi matin (ralentissement de la croissance de la production industrielle en Chine et recul de la croissance en Allemagne), avait aussi aidé à rendre les marchés nerveux, ces derniers craignant que la menace d’ une récession se profile à l’horizon.
Ces statistiques s’ajoutent par ailleurs à une liste déjà longue de nouvelles peu réjouissantes pour les investisseurs.
«L’Europe est déjà confrontée à des problèmes majeurs, alors que l’incertitude politique en Italie s’aggrave et que les discussions autour d’un Brexit sans accord restent d’actualité», a rappelé dans une note David Madden, analyste chez CMC Markets.
À l’étranger
Les Bourses asiatiques ont terminé jeudi en ordre dispersé après le plongeon de Wall Street la veille et les présages d’une future récession de l’économie américaine. Tokyo a nettement reculé tandis que les places chinoises ont regagné du terrain.
Après de mauvais indicateurs venus de Chine et la contraction du PIB allemand au deuxième trimestre, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est passé mercredi temporairement sous celui des bons à deux ans, pour la première fois depuis 2007, un phénomène redouté par les marchés car généralement annonciateur d’une récession.
«Des capitaux étrangers ont fui Wall Street pour investir dans des actions chinoises», nombre d’investisseurs ayant été «attirés par les faibles valorisations de ces dernières», a interprété Yang Delong, économiste chez Seafront Fund.
Pékin pourrait en outre assouplir prochainement sa politique monétaire pour soutenir davantage l’économie du pays, selon l’analyste.
À l’agenda
Par ailleurs, la séance s’annonce assez chargée en indicateurs américains. Le marché va prendre connaissance de l’indice d’activité dans la région de New York et dans la région de Philadelphie pour le mois d’août, de la première estimation de la productivité pour le 2ème trimestre, des ventes aux détail ainsi que de la production industrielle en juillet.
Enfin, les stocks des entreprises ainsi que les flux de capitaux à long terme pour juin complèteront l’agenda.
Avant l’ouverture des marchés ce jeudi, les investisseurs ont par ailleurs pris connaissance de la production industrielle au Japon qui a diminué de 3,3% en juin comparée à celle du mois précédent.
Du côté des valeurs, les titres cycliques – sensibles à la conjoncture économique – comme les matières premières, l’automobile, les banques ou le luxe, restaient sous pression.