Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
LesAffaires.com et AFP|Publié le 02 avril 2020Les marchés mondiaux sont aidés notamment par le fort rebond des cours du pétrole.
Après avoir entamé le second trimestre sur un nouvel accès d’angoisse, les marchés mondiaux semblaient retrouver un peu de calme jeudi, aidés notamment par le fort rebond des cours du pétrole.
Selon les contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, montait de 361 points, ou de 1,74% à 21 101 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, haussait de 110 points, ou de 1,49% à 7549 points. L’indice composé S&P 500 devrait laisser aller 40 points, ou 1,66% à 2488 points.
Contexte
« Le second trimestre a débuté par une séance nettement baissière, mais la stabilisation des marchés ne sera remise en cause que si la baisse se poursuit d’ici la fin de la semaine », estime dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.
« Le rebond des cours du pétrole pourrait apporter un soutien temporaire aux Bourses ce jeudi, mais c’est la statistique américaine des inscriptions hebdomadaires au chômage qui devrait occuper le devant de la scène », poursuit M. Le Liboux.
Si le pic de l’épidémie pourrait bientôt être atteint en Europe, la propagation du coronavirus aux États-Unis, appelés à devenir le nouvel épicentre de la pandémie, focalise ces derniers jours l’attention des investisseurs.
« Le nombre de cas dépasse maintenant les 200 000 aux États-Unis, soit 20 % des cas mondiaux recensés, qui devraient par ailleurs dépasser le million aujourd’hui » tandis que « le nombre de décès, qui a doublé en moins de 3 jours » outre-Atlantique, « atteint près de 5000 et pourrait exploser dans les jours à venir », souligne Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
Mais, malgré cela, le président américain « hésite encore sur la stratégie à adopter », note-t-il.
« En effet, celui-ci n’est toujours pas favorable à un “lock down” (confinement, NDLR) global de la première puissance économique mondiale et hésite encore à interdire les vols intérieurs aux États-Unis », souligne M. Boy.
Or, ajoute-t-il, « plus les décisions prendront du temps, plus l’impact sur la santé et l’économie sera long ».
Dans ce contexte, les nouveaux chiffres de l’emploi attendus aux États-Unis jeudi seront à nouveau très scrutés.
« On s’attend à une forte hausse des inscriptions au chômage aux États-Unis pour la semaine allant jusqu’au 28 mars, potentiellement plus importante que la semaine précédente » où elles avaient dépassé 3 millions, un record, explique Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
Autre motif d’inquiétude : « il semble qu’il y ait une deuxième vague d’infections en Chine, ce qui semble suggérer que même si nous maîtrisons cette épidémie particulière, certains niveaux de restrictions sont susceptibles de rester en place un certain temps », retardant d’autant le rebond économique attendu à la sortie du confinement, indique Michael Hewson, un analyste de CMC Markets UK.
À l’étranger
Les marchés asiatiques ont terminé la séance de jeudi en ordre dispersé, Tokyo poursuivant son déclin, entre tendance négative à Wall Street et craintes liées au coronavirus, alors que les places chinoises ont rebondi dans le sillage du pétrole.
L’indice vedette Nikkei à Tokyo a terminé en baisse pour une quatrième séance d’affilée (-1,37 % à 17 819 points), incapable de rebondir malgré une sévère glissade de 4,5 % la veille. L’indice élargi Topix a perdu 1,57 % à 1330 points.
Mal engagé en début de séance, l’indice Hang Seng de Hong Kong a terminé en hausse de 0,84 % à 23 280 points, profitant d’un vif rebond des prix de l’or noir, qui a dopé les titres du secteur de l’énergie.
Les gains ont été encore plus élevés en Chine continentale : l’indice composite de Shanghai a progressé de 1,69 % à 2 781 points et celui de Shenzhen a pris 2,26 % à 1 698 points.
Paris prenait ainsi 0,58 % dans les premiers échanges, Francfort 0,15 % et Milan (+0,24 %). Madrid et Londres hésitaient en cours de séance, lâchant respectivement 0,75 % et 0,90 %.
À l’agenda
Les balances commerciales des États-Unis et du Canada pour le mois de février devraient toutes deux être dévoilées. Les chiffres sur les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis seront rendus publics au même moment.