Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture lundi

Publié le 25/03/2019 à 07:07

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture lundi

Publié le 25/03/2019 à 07:07

[Photo : 123rf]

La Bourse de New York pointe vers un recul à l'ouverture lundi matin dans le sillage de la semaine dernière et des marchés asiatiques, éprouvée par les signes de ralentissement économique et des dossiers politiques encore en suspens.

Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en baisse de 0,14% à 25 534 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, recule de 0,44% %, à 7335,75 points. Le S&P500, quant à lui, perd 0,18% à 2805,50 points.

Wall Street avait également accusé une forte chute vendredi.

Contexte

«Les marchés mondiaux passent leurs ordres après le mouvement de ventes à Wall Street vendredi», souligne Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Des statistiques européennes décevantes, notamment en Allemagne, ont entraîné les marchés boursiers à la baisse vendredi. Leur correction a eu des répercussions sur le marché obligataire, où la courbe des taux obligataires américains s'est inversée, signe d'une prudence accrue des investisseurs, à défaut d'une récession imminente.

Jusqu'à ce revirement de vendredi, la progression discontinue des indices boursiers depuis le début de l'année ne semblait pas remise en cause ni par les rebondissements du Brexit, ni par les tensions commerciales entre Washington et Pékin.

«La divergence des dernières semaines entre les marchés obligataires et actions n'était pas tenable" et "les très mauvais PMI préliminaires de Markit en zone euro en mars ont jeté un froid sur les bourses mondiales», observe pour sa part Tangi Le Liboux, stratégiste pour le courtier Aurel BGC.

Les interrogations quant à une potentielle récession américaine ont été ravivées par la publication d'une enquête trimestrielle réalisée par la National Association for Business Economics (NABE) dans laquelle les économistes américains ont drastiquement abaissé leurs prévisions de croissance 2019 pour les Etats-Unis.

Les trois quarts des économistes interrogés tablent désormais en moyenne sur une progression du Produit intérieur brut (PIB) de 2,4% cette année, après 2,9% en 2018. Ils estiment qu'elle va encore se tasser à 2% en 2020.

À l’étranger

Les places boursières mondiales étaient en nette baisse lundi, dans le sillage de Wall Street vendredi, affectées par les inquiétudes sur le ralentissement économique mondial. Les Bourses chinoises ont terminé lundi en forte baisse, Hong Kong et Shanghai chutant d'environ 2% à l'unisson d'une dégringolade de la place de Tokyo et de Wall Street, sur fond de vives inquiétudes face à l'assombrissement de la conjoncture mondiale.

«Les inquiétudes liées à l'économie mondiale sont de retour», a commenté Alan Skrainka, analyste chez Cornerstone Wealth Management. Une phrase qui semblait résumer le sentiment des marchés, qui ont tous piqué du nez lundi.

Ce revirement est d'autant plus inattendu que, jusqu'à vendredi, la progression des indices boursiers depuis janvier ne semblait remise en cause ni par les rebondissements du Brexit, ni par les tensions commerciales entre Washington et Pékin.

À Tokyo, l'indice Nikkei a fini la séance sur une chute de 3,01%, à l'unisson des marchés asiatiques: Hong Kong a perdu 2,03% à la clôture et Shanghai 1,97%.

Les places européennes n'étaient pas en reste, même si elles limitaient leurs pertes: vers 09H15 GMT, Paris s'inscrivait en baisse de 0,66%, Londres de 0,47% et Francfort 0,43%.

Vendredi, les trois indices phares de Wall Street ont connu leur pire séance depuis le 3 janvier, le Nasdaq, à forte coloration technologique, allant jusqu'à perdre 2,50% à la clôture, tandis que le Dow Jones lâchait 1,77% et le S&P 500 1,90%.

En cause, la publication vendredi de statistiques européennes décevantes, notamment en Allemagne.

«Honnêtement, les statistiques européennes ont été dans l'ensemble médiocres la plupart du temps cette année, ce n'est donc pas nouveau, tandis que les chiffres aux États-Unis se tassent», observe Jeffrey Halley, analyste du courtier Oanda.

«Mais tous confirment ce que l'on sait déjà: l'économie mondiale ralentit, après une décennie de hausse carburant à l'assouplissement monétaire» des grandes banques mondiales, insiste-t-il.

La décision de la Réserve fédérale américaine de renoncer à relever cette année ses taux d'intérêt, prenant acte du ralentissement économique, a également concouru au pessimisme ambiant. La banque centrale américaine a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance, tablant sur une hausse de 2,1% du PIB américain, contre 2,3% estimée en décembre.

Signe alarmant: la courbe des taux obligataires américains s'est inversée vendredi pour la première fois depuis la crise financière de 2007/2008, reflétant une prudence accrue des investisseurs.

Lundi, les interrogations quant au risque d'une récession américaine ont été ravivées par la publication d'une étude basée sur un panel de 55 économistes.

Même si les risques d'une récession d'ici 2020 demeurent faibles, les trois quarts des économistes interrogés ont abaissé leurs prévisions de croissance, tablant désormais en moyenne sur une progression du PIB américain de 2,4% cette année, après 2,9% en 2018.

Rare note d'espoir lundi, à Londres, les investisseurs semblaient tabler sur un moindre risque d'une sortie britannique sans accord avec l'UE. Ainsi, les titres des entreprises les plus exposées à un Brexit dur progressaient, à l'image de la compagnie aérienne EasyJet (+0,43%) ou du groupe de construction Taylor Wimpey (+0,26%).

À l’agenda

Dans ce contexte de craintes liées à la santé de l'économie, les investisseurs s'intéresseront particulièrement au baromètre allemand Ifo du moral des entrepreneurs pour le mois de mars, après la forte baisse de l'indice PMI pour le secteur manufacturier vendredi.

Ils surveilleront aussi l'indice de l'activité de la région de Chicago (février) et un discours de Christine Lagarde (FMI) sur l'économie mondiale et la fiscalité.

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