Aérospatiale : probablement d'autres gains de fin de cycle à arracher


Édition du 10 Décembre 2016

Aérospatiale : probablement d'autres gains de fin de cycle à arracher


Édition du 10 Décembre 2016

Par Dominique Beauchamp

[Photo : Shutterstock]

Après avoir fourni des gains de 22 à 51 % depuis 12 mois, les trois principaux acteurs de l'aérospatiale, Bombardier (BBD.B, 1,83 $), CAE (CAE, 19,60 $) et Héroux-Devtek (HRX, 15,83 $) peuvent-ils encore procurer de bons rendements en 2017 ?

Oui, répondent en coeur les financiers consultés, même si les commandes d'avions de ligne, qui dictent la performance de l'industrie en Bourse, ont déjà atteint leur apogée.

Les titres peuvent continuer à s'apprécier, mais leurs gains potentiels reposent davantage sur leurs bénéfices que sur la hausse des multiples d'évaluation observée en 2016.

Grâce à des carnets de commandes record, les livraisons des plus gros appareils resteront élevées encore un bon moment, tandis qu'un éventuel retour de la confiance des entreprises pourrait raviver les commandes de jets d'affaires, croit Sami Hazboun, analyste chez Groupe Investors.

La hausse de 5 % du trafic aérien et la rentabilité record des transporteurs sont deux raisons de rester optimistes à l'égard des perspectives du secteur.

L'augmentation potentielle des budgets américains en défense serait un autre élément favorable pour l'industrie.

«Les perspectives restent bonnes, même si le cycle aérospatial est avancé», soutient M. Hazboun.

Héroux-Devtek, pour ses perspectives visibles de croissance

Le fabricant de trains d'atterrissage Héroux-Devtek est particulièrement apprécié par les analystes en raison des perspectives de croissance bien visibles que lui apporte son contrat relatif aux nouveaux appareils 777 de Boeing (BA, 152,39 $ US).

En plus de cette croissance interne, les analystes font miroiter le potentiel d'acquisitions puisque l'achèvement des investissements de 100 millions de dollars exigés pour la fabrication des trains d'atterrissage du nouveau 777 triplera ses flux de trésorerie annuels d'ici 2019.

Les dirigeants se disent «activement» à l'affût d'acquisitions.

«Héroux-Devtek a accès à des emprunts de 204 millions de dollars et pourrait émettre des actions selon la taille de la transaction», dit Benoit Poirier, analyste de Desjardins Marché des capitaux.

L'Espagnole Compania Espanola de Sistemas Aeronauticos (CESA) qu'Airbus et United Technologies pourraient mettre en vente serait une excellente cible et une source de diversification pour Héroux-Devtek, croit M. Poirier, car elle lui ouvrirait plus grandes les portes d'Airbus.

L'analyste fait du titre son favori. Son cours cible d'un an de 19 $ offre un rendement potentiel de 20 %.

«Héroux-Devtek est un titre de qualité qui devrait soutenir son évaluation élevée en raison de ses perspectives de croissance solides, de ses dirigeants compétents et de son bilan», dit l'analyste.

CAE a une évaluation élevée à soutenir

La Montréalaise CAE a aussi encore du souffle, puisque les ventes de ses simulateurs et le taux d'utilisation de ses centres de formation augmentent entre le moment où les commandes d'appareils sont signées et celui de leur livraison aux sociétés aériennes, dit M. Hazboun.

«En densifiant l'utilisation de ses centres de formation, la société améliore lentement ses marges et son rendement du capital investi», ajoute l'analyste du Groupe Investors.

L'an prochain, pour la première fois en 10 ans, le bénéfice franchira le cap de 1 $ par action, prévoit pour sa part Turan Quettawala, de Banque Scotia.

«Si son évaluation renouait avec la marque historique de 2007, son action pourrait atteindre 24,40 $, mais à l'époque, ses marges et ses rendements étaient de l'ordre 17 à 18 %», rappelle l'analyste, qui établit son cours cible à 21 $.

En 2017, les analystes prévoient des marges avant intérêts et impôts d'environ 14 % et un rendement de l'avoir des actionnaires de 13 %.

L'action de CAE frôle déjà le cours cible de 20 $ de Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, qui n'en recommande pas l'achat.

«À son évaluation actuelle, il sera difficile pour la société d'offrir une performance supérieure à celle de son industrie en Bourse», écrit-il.

Cameron Doersken, de Financière Banque Nationale, admet que les nouvelles attentes concernant les futurs budgets en défense provoquées par l'élection de Donald Trump ont fait grimper son cours un peu trop vite.

Toutefois, le titre de CAE serait un bon achat si son cours se repliait en Bourse, puisque les perspectives à moyen terme de la formation de pilotes, tant dans l'aviation commerciale que militaire, sont solides. Son cours cible 12 mois est à 21 $.

Bombardier, pour le potentiel de son redressement

Le potentiel de la nouvelle phase de redressement de Bombardier intéresse les financiers, maintenant que le fabricant montréalais a colmaté sa crise de liquidités à court terme.

«La plus récente restructuration du pdg Alain Bellemare a mis l'entreprise sur le bon chemin, mais elle a encore beaucoup à faire pour rentabiliser le CSeries», note Sami Hazboun, du Groupe Investors.

Le cours cible moyen de 2,27 $ des 21 analystes qui suivent le titre sur Bloomberg laisse entrevoir un gain potentiel de 20 % d'ici un an.

«Bien que les risques persistent d'ici à ce que la société redevienne rentable en 2020, nous croyons qu'en 2017 Bombardier prouvera aux investisseurs que son action est de nouveau un placement dans lequel on peut investir à long terme», affirme Konark Gupta, de Macquarie Research.

À l'instar d'autres analystes, son cours cible de 2,50 $ repose sur la somme de la valeur de ses composantes, étant donné les pertes et les flux de trésorerie déficitaires de la société.

Au troisième trimestre, les marges ont été meilleures que ce qui était prévu, ce qui redonne de la crédibilité au plan d'action des dirigeants, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.

En revanche, la rentabilité de la division aéronautique reste une source d'inquiétude en 2017 et en 2018, parce que Bombardier absorbe les coûts de la mise en production du CSeries et de la mise au point du nouveau biréacteur d'affaires Global 7000 à long rayon d'action, au moment où les commandes et les prix des jets d'affaires restent faibles.

«De nouvelles commandes d'appareils CSeries et de jets d'affaires, un investissement de la part du gouvernement fédéral ou encore une vente d'actifs seraient d'autres éléments déclencheurs pour le titre», prévoit M. Gupta.

Tous attendent de connaître la prochaine plateforme dans laquelle la société compte investir en 2018, probablement avec l'aide d'Ottawa. La spéculation se centre sur la remotorisation des jets régionaux CRJ, la modernisation de l'avion turbopropulsé Q400 ou un nouveau jet d'affaires.

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