Photo: Bloomberg
La moitié de l’économie mondiale serait à deux doigts de basculer dans une spirale déflationniste, a alerté mercredi le Fonds Monétaire International (FMI). La probabilité d’une chute du niveau général des prix atteint dorénavant 20%, a déclaré la «banque centrale des banques centrales».
Déflation? Ce mot qui avait fait sa disparition du vocabulaire des économistes et des financiers depuis la crise de 1929 fait un retour triomphal sur la place publique, à tel point que Christine Lagarde, la présidente du FMI, a déclaré qu’il «faut être très vigilant» face à cette menace.
La probabilité que les États-Unis plongent en déflation est actuellement de 20%, estime le FMI. L’institution juge aussi que la probabilité que la deuxième superpuissance monétaire, la Chine, entre en déflation est de 20%.
«Le risque de déflation est ce qui se produira si un choc vient secouer ces économies qui ont actuellement un faible taux d’inflation, bien en dessous de la cible [des banques centrales]. Je ne pense pas que quelqu’un puisse me contredire dans la zone euro», a dit Christine Lagarde.
À lire: La Banque du Canada forcée de garder ses taux bas longtemps
Et ce choc semble être un évènement plutôt réaliste à court terme, à en juger par la situation en Turquie, en Inde et en Afrique du Sud où les gouvernements sont actuellement obligés de défendre leurs monnaies. De nos jours, les pays émergents représentent plus de la moitié de l’économie mondiale.
Dans son dernier rapport sur les flux de capitaux et les risques dans les pays développés, la Banque Mondiale alertait que la diminution du stimulus monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait «prendre de court» tout le système financier international.
«Si la réaction des marchés à la réduction du stimulus de la Fed est précipitée, les flux de capitaux dans les pays développés pourraient baisser d’environ 80% durant plusieurs mois», dit la Banque Mondiale. Un quart de ces économies risquent un arrêt brutal.
«Bien que les ajustements s’effectueront sur une courte période, ils risquent d’engendrer beaucoup de stress, et potentiellement une crise», alerte la Banque Mondiale.
Début janvier, le milliardaire Georges Soros avait affirmé que la plus grosse menace qui planait sur le monde était la situation en Chine. «L’homme qui fit sauter la Banque d’Angleterre» estime qu’un désastre lié à la dette chinoise est imminent.
Le principal effet de la déflation est d'augmenter la valeur des dettes, une menace prise au sérieux, car les pays développés sont fortement endettés.
