Trump fait pression sur la Fed, qui devrait faire la sourde oreille

Publié le 18/12/2018 à 15:56

Trump fait pression sur la Fed, qui devrait faire la sourde oreille

Publié le 18/12/2018 à 15:56

Par AFP
Logo de la Réserve fédérale américaine.

(Photo: Getty)

Donald Trump a mis en garde mardi la Banque centrale américaine contre «une nouvelle erreur» à la veille d'une décision de l'institution monétaire qui devrait faire la sourde oreille et relever ses taux d'intérêt. 

«J'espère que les gens à la Fed liront l'éditorial du Wall Street Journal du jour avant de faire encore une nouvelle erreur», a tweeté le président américain. «Sentez le marché, ne prenez pas vos décisions simplement à partir de chiffres sans signification», a-t-il ajouté.

Pour la deuxième journée consécutive, le président a eu recours à son arme de communication préférée -le tweet- pour tenter de peser sur le Comité monétaire de la Fed, qui a entamé mardi une réunion de deux jours.

«La réunion du Comité monétaire a commencé à 13H00 mardi comme prévu», a annoncé une porte-parole de la Fed. 

Pour l'immense majorité des spécialistes, il ne fait guère de doute que la Fed va augmenter son taux directeur d'un quart de point de pourcentage mercredi pour le porter dans une fourchette comprise entre 2,25% et 2,50%. Ce niveau resterait encore historiquement bas, mais tout de même au plus haut depuis douze ans.

La Banque centrale a plus ou moins assuré qu'elle le ferait et il faudrait un événement extraordinaire pour qu'elle entame sa crédibilité en se dédisant.

La pression incessante du locataire de la Maison Blanche ne peut que conforter le Comité: ne pas augmenter le coût du crédit mercredi serait donner l'impression que l'institution, jalouse de son indépendance, est aux ordres.

Des taux d'intérêt plus élevés renchérissent tous les crédits à la consommation et les crédits immobiliers, une mesure forcément impopulaire. Et cela pourrait peser sur sa réélection. 

Mais surtout, ces hausses renforcent le dollar, ce qui contrecarre les objectifs de réduction du déficit commercial de l'administration Trump, en rendant les importations moins chères et les produits américains plus onéreux à l'exportation. 

Ni trop chaud, ni trop froid

Les analystes vont surtout scruter les déclarations du président de la Fed, Jerome Powell et décortiquer le communiqué qui sera publié mercredi pour essayer de savoir ce que la Banque centrale compte faire l'année prochaine et combien de fois elle pourrait encore resserrer la vis.

Les incertitudes autour de l'économie américaine et mondiale pèsent sur les marchés financiers et en particulier sur Wall Street. Une chute qui inquiète aussi le président qui a montré qu'il liait cours de Bourse et succès de sa politique économique. 

C'est sur ce thème que le milliardaire avait attaqué la veille. 

«C'est incroyable qu'avec un dollar très fort et virtuellement aucune inflation, le monde qui explose autour de nous, Paris qui brûle et la Chine sur la pente descendante, la Fed puisse seulement penser à une nouvelle hausse de taux d'intérêt», avait-il tweeté.

La Fed cherche à prévenir la surchauffe d'une économie dopée par les réductions d'impôts de l'administration Trump alors que l'inflation a atteint la cible de 2% et que le taux de chômage est au plus bas depuis 1969, à 3,7%. 

Mais depuis quelques mois, la première économie du monde envoie des signaux contradictoires et devient plus difficile à lire.

Position délicate

Face à ces coups de boutoir de l'exécutif, la position de la Banque centrale n'est pas aisée.

Jerome Powell -un ex-banquier, républicain modéré choisi par Donald Trump- s'est attaché à ignorer les critiques présidentielles, assurant que la Fed restait indépendante des considérations politiques. 

Pour autant, il ne fait pas de doute qu'il sera interrogé mercredi sur les pressions lors de sa conférence de presse.

Pour la suite, des voix s'élèvent au sein du Comité monétaire et parmi les économistes pour s'interroger sur le bien-fondé de nouvelles hausses graduelles en 2019, alors que la croissance mondiale va ralentir et que celle de la première économie mondiale aussi.

M. Powell a lui-même changé de ton récemment, abandonnant le refrain qu'il répétait depuis des mois que des «hausses graduelles de taux» étaient nécessaires.

Mercredi, tous les yeux seront aussi braqués sur les nouvelles prévisions économiques de la Fed, qui pourrait diminuer la cadence des trois relèvements qu'elle prévoyait jusqu'ici pour 2019.

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