Trump-Merkel: grande rencontre et petits malaises

Publié le 17/03/2017 à 11:38

Trump-Merkel: grande rencontre et petits malaises

Publié le 17/03/2017 à 11:38

La rencontre est scrutée avec attention des deux côtés de l'Atlantique: Donald Trump reçoit ce vendredi Angela Merkel avec la volonté de mettre en avant la solidité des liens entre les deux pays alliés après une série d'échanges tendus. Un de ces moments où le langage corporel peut éclipser les meilleurs discours.

L'Europe avait les yeux braqués sur ce tête-à-tête pour voir le ton qu'adopterait la chancelière allemande, figure centrale de l'Union, face au nouveau locataire de la Maison Blanche avec lequel les points de réel désaccord sont nombreux.

Le président républicain a personnellement accueilli son hôte à sa descente de voiture. Le rendez-vous, initialement prévu mardi, avait été repoussé en raison de l'arrivée d'une tempête de neige sur le nord-est des Etats-Unis.

Après un échange dans le Bureau ovale, les deux dirigeants ont participé à une conférence de presse commune. Depuis son accession au pouvoir, Donald Trump s'est plusieurs fois fait remarquer lors de ces rencontres diplomatiques par la particularité de son langage non verbal. Surtout, par ses poignées de mains. Aujourd'hui, les événements ont pris une autre tournure, le 45è président semblant ignorer la simple proposition de la chancelière.

«Je ne suis pas un isolationniste, je suis un partisan du libre-échange mais aussi du commerce équitable, et notre libre-échange a conduit à beaucoup de mauvaises choses» en termes de dette et de déficits, a alors déclaré le dirigeant américain.

La dirigeante allemande a elle dit «espérer» la reprise des négociations commerciales entre l'UE et les États-Unis. Elle a également souligné que le «succès des Allemands» sur le plan de l'économie mais aussi sur les questions de sécurité et de paix allait de paire avec «l'intégration européenne». C'est "quelque chose dont je suis profondément convaincue", a dit Angela Merkel, selon sa traductrice.

Le président républicain a dit ne pas chercher la victoire mais l'équité. «L'Allemagne s'en est très bien sortie dans ses accords commerciaux avec les Etats-Unis et c'est tout à leur honneur, et je peux parler d'autres pays, la Chine, virtuellement n'importe quel pays avec lequel nous faisons des affaires, ce n'est pas vraiment ce qu'on pourrait décrire comme bon pour nos travailleurs¢, a poursuivi Donald Trump, qualifiant à nouveau l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) entre les États-Unis, le Mexique et le Canada de «désastre».

Les extrèmes s'attirent ?

Cet homme et cette femme au parcours ont un style et des choix politiques radicalement différents. Un responsable de la Maison Blanche avait prédit une «rencontre cordiale et très positive». «C'est toujours mieux de discuter ensemble que de parler les uns des autres», avait de son côté souligné un responsable gouvernemental allemand.

Mais les déclarations tonitruantes, parfois contradictoires, du président américain au cours des semaines écoulées promettaient une coloration particulière à ce premier tête-à-tête.

Donald Trump s'en est pris avec virulence à l'Europe, en louant le «merveilleux Brexit» ou prédisant que d'autres pays quitteraient l'Union. Il a aussi attaqué frontalement l'Allemagne, dénonçant son rôle par trop dominant et qualifiant sa politique d'accueil des réfugiés de «catastrophique».

«L'Allemagne regarde aujourd'hui les États-Unis avec un mélange de perplexité et d'inquiétude», résume Jeffrey Rathke, du Center for Strategic and International Studies (CSIS), soulignant à quel point l'administration Trump était impopulaire au sein de la première économie européenne.

Pour Angela Merkel, qui vise un quatrième mandat et qui parlera donc aussi à ses compatriotes, cette visite s'apparente à un exercice d'équilibriste: confirmer la vigueur des liens transatlantiques, économiques comme militaires, tout en gardant une certaine distance avec l'équipe Trump.

La ministre allemande de l'Economie Brigitte Zypries a laissé planer vendredi la menace d'une plainte de son pays à l'OMC au cas où Washington concrétiserait son projet de taxe d'ajustement aux frontières (border adjustment tax). «L'incertitude» sur les intentions des Etats-Unis en matière commerciale «agit comme un poison» sur l'économie, a-t-elle mis en garde.

De son côté, la Maison Blanche a clairement l'intention d'aborder la question de l'excédent commercial allemand. Si les critiques américaines sur ce thème ne sont pas nouvelles, l'administration Trump a opté pour un ton nettement plus agressif.

Autre point de friction qui semble inévitable: le climat, dont l'Allemagne entend faire un des sujets centraux du G20 qu'elle préside (sommet à Hambourg en juillet).

Dans son projet de budget dévoilé jeudi, Donald Trump a laissé peu de place au doute: au niveau national comme international, il entend faire des coupes claires dans la quasi-totalité des fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.

Le bouillonnant président républicain devrait une nouvelle fois insister sur une nécessaire hausse des dépenses militaires de ses partenaires au sein de l'Otan. Berlin, qui dépense actuellement 1,2% de son PIB pour sa défense, est d'accord pour viser à terme le seuil des 2%, mais le débat politique reste très vif sur le calendrier.

 

 

 

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