Trudeau réitère sa volonté de négocier avec la Chine malgré l'AEUMC

Publié le 03/10/2018 à 06:51

Trudeau réitère sa volonté de négocier avec la Chine malgré l'AEUMC

Publié le 03/10/2018 à 06:51

Par La Presse Canadienne

Le Canada cherchera à renforcer ses liens commerciaux avec la Chine, a réaffirmé Justin Trudeau, mardi, niant avoir cédé sa souveraineté à ce chapitre dans le nouveau traité conclu avec les États-Unis et le Mexique.

Le négociateur en chef de l'accord précédent, John Weekes, partage l'avis du premier ministre selon lequel la clause portant sur le libre-échange avec des pays «non membres du marché» ne porte pas atteinte à la souveraineté du Canada.

L'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) permet à ses signataires de s'en retirer avec un préavis de six mois dans l'éventualité où l'un des partenaires conclut un accord de libre-échange avec un pays n'ayant pas une économie de marché _ des termes largement considérés comme une référence à la Chine.

Aux Communes, les députés conservateurs ont souvent désigné cette clause comme un "veto Trump", mais les experts en matière de commerce demeurent divisés sur la question.

Justin Trudeau maintient que l'accroissement des échanges commerciaux avec la Chine fait toujours partie de sa stratégie de diversification économique.

Les efforts du gouvernement canadien pour entamer des pourparlers officiels avec la Chine ont été freinés à la fin de l'année dernière, alors que les dirigeants chinois ont semblé agacés par la volonté de M. Trudeau de mettre les droits des femmes, des travailleurs et des peuples autochtones à l'ordre du jour.

Alors que les États-Unis et la Chine s'échangent des mesures de représailles, certains experts estiment que la clause entravera encore davantage les aspirations commerciales du Canada à Pékin.

Il est concevable que les États-Unis déchirent l'accord si le Canada entreprend des discussions formelles avec la Chine, estime Cyndee Todgham Cherniak, une avocate torontoise spécialisée en droit du commerce.

Patrick Leblond, de l'Université d'Ottawa, ne considère pas que la Maison-Blanche dispose d'un veto.

De toute manière, souligne-t-il, «le Canada ne négocierait pas d'entente qui menacerait son accès au marché américain. Les États-Unis demeurent bien plus importants en tant que marché que la Chine ne le sera jamais.»

John Weekes, négociateur en chef de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) au début des années 1990, rappelle que le pacte initial comportait une clause similaire.

«Je n'aime pas vraiment ça, admet-il. Mais en termes de droits et d'obligations, (la clause) n'impose au Canada aucune obligation de ne pas négocier un accord avec qui que ce soit.»

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