Technologies : un vecteur de prospérité


Édition du 11 Mars 2017

Technologies : un vecteur de prospérité


Édition du 11 Mars 2017

Par Pierre Cléroux

[Depositphotos]

On parle souvent des industries en difficulté, mais on oublie celles qui ont le vent dans les voiles. C'est le cas des entreprises technologiques dont l'activité principale est la conception de systèmes informatiques et (ou) l'édition de logiciels.

Au Québec, la croissance des entreprises technologiques a été trois fois plus élevée que celle du PIB au cours des cinq dernières années. Alors que la croissance économique annuelle moyenne de la province s'est établie à 1,4 %, celle du secteur des technos a été de 5,5 % au cours des cinq dernières années. Cette performance devrait se poursuivre au même rythme, voire s'accélérer, au cours des prochaines années.

Les technos du Québec prisées

On l'ignore peut-être, mais Montréal s'est hissée au 8e rang du palmarès des 12 chefs de file nord-américains en conception de systèmes informatiques et en édition de logiciels. La métropole arrive derrière Toronto, qui occupe la 4e position, mais devant Vancouver, qui se classe au 11e rang.

Pas moins de 4 000 entreprises technologiques sont établies à Montréal, et quelque 900, à Québec. La plupart de ces entreprises sont des PME. Avec leurs 117 500 employés bien formés et compétents et leurs coûts concurrentiels, les technos québécoises représentent 22 % de l'industrie canadienne des technologies et 25 % des emplois. Leur PIB se chiffre à 9 milliards de dollars.

Prêtes à investir

Ces PME devraient prendre la relève dans la création future d'emplois. Chose certaine, ce sont elles qui arrivent en tête des intentions d'investissement pour 2017. Selon une récente étude de la Banque de développement du Canada (BDC), plus de la moitié d'entre elles prévoient investir davantage en 2017 - soit 410 000 $ en moyenne -, comparativement à environ le tiers des PME des autres secteurs. Cela constitue un bond spectaculaire de 41 % par rapport aux investissements provisoires de 2016. Les PME du secteur technologique devraient en outre profiter du fait que les entreprises des autres secteurs qui sont prêtes à investir mettront l'accent sur la technologie.

Selon un sondage récent réalisé par BDC, en collaboration avec KPMG, 8 PME technologiques sur 10 prévoient une croissance accrue au cours des trois prochaines années, et le tiers d'entre elles estiment que cette croissance dépassera 10 %.

Les dépenses en recherche et développement des entreprises technologiques sont, elles aussi, bien supérieures à celles des autres secteurs. Elles représentent 30 % de toutes les dépenses en R et D du secteur privé au pays. Alors que les secteurs aéronautique et minier dépensent respectivement 1,5 et 1,4 G$ en R et D, ce montant s'élève à 4,2 G$ dans le secteur des technologies.

À la conquête du monde

Les entreprises technologiques qui offrent des services exportent plus de 25 % de ceux-ci, mais elles font aussi face à des défis. Afin de poursuivre leur croissance, les PME technologiques doivent recruter de la main-d'oeuvre de qualité. C'est ce qui fait la différence entre le succès et l'échec. Or, il s'agit d'un enjeu critique pour elles, et ce, à tous les échelons. Selon le même sondage BDC-KPMG, le recrutement de cadres supérieurs est jugé difficile par 54 % des PME. Rappelons que le secteur technologique est un employeur de choix : le salaire annuel moyen se chiffre à 77 000 $ par rapport à 48 000 $ pour l'ensemble des secteurs, et la proportion d'employés qui ont un diplôme universitaire est de 57 %, contre 28 %.

Le financement représente un autre grand défi. Comme leurs actifs sont intangibles, les entreprises technologiques doivent faire financer leurs modèles d'affaires par les institutions financières. Ces dernières commencent à s'adapter pour être en mesure de leur offrir des solutions qui vont au-delà du capital de risque.

L'industrie québécoise des technologies compte parmi les plus dynamiques en Amérique du Nord. Elle est appelée à jouer un rôle majeur dans l'économie du Québec. Il y a donc lieu de l'encourager.

22 %

C'est ce que représente la technologie québécoise dans l'ensemble de l'industrie canadienne des technologies.

9 G$

C'est la contribution de la technologie au PIB québécois.

EXPERT INVITÉ

Pierre Cléroux est vice-président, recherche, et économiste en chef de la Banque de développement du Canada depuis 2012. Il compte plus de 25 ans d'expérience en tant qu'économiste.

 

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