La maison mère de Technicolor en France (Photo: Getty Images)
Technicolor (TCH), qui a subi une perte nette de 67 millions d’euros en 2018 et réalisé un chiffre d’affaires de nouveau en baisse, a annoncé mercredi qu’il ne fournirait plus « de prévisions chiffrées spécifiques pour l’année ou les suivantes ».
Le groupe français de services et de technologies pour les médias numériques a traversé une année 2018 marquée par des cessions et la baisse des revenus de la plupart de ses activités restantes.
Selon un communiqué publié mercredi, il a réalisé 3 988 milliards de chiffre d’affaires sur ses activités poursuivies, en repli de 6,2 % sur un an, seule l’activité de production pour le cinéma affichant une progression.
En termes de rentabilité, Technicolor est parvenu à l’objectif qu’il s’était fixé avec un excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté, à taux de change constants, de 267 millions d’euros, en prenant en compte « l’impact positif de la cession annoncée de l’activité Recherche & Innovation » à la société américaine InterDigital.
Cet objectif avait toutefois été revu à la baisse en décembre par le groupe, qui tablait précédemment sur un Ebitda « globalement stable » par rapport à celui de 2017 (291 millions d’euros).
Après avoir dû réviser plusieurs fois ses objectifs ces dernières années, le groupe « ne fournira plus de prévisions chiffrées spécifiques pour l’année ou les suivantes. Technicolor poursuivra la réduction de son levier d’endettement au bilan en améliorant sa rentabilité et sa génération de trésorerie », selon le communiqué.
La dette nominale s’établissait à 738 millions d’euros à la fin décembre, en baisse de 46 millions d’euros par rapport à décembre 2017.
Roi Lion
Face à la baisse programmée des revenus issus de brevets qui tombent dans le domaine public, Technicolor a vendu cette activité en mars pour se recentrer sur ses deux branches restantes: « Entertainment Services », des services de production pour le cinéma (effets visuels, post production) et la fabrication de DVD, ainsi que « Maison connectée », qui comprend la conception de solutions pour la transmission de contenus via les décodeurs et box.
Seuls les services de production affichent une amélioration, avec 785 millions d’euros de revenus en 2018 (+2,5 % sur un an, et +5,6 % à taux de change constants).
« Cette croissance a été notamment tirée par l’activité Effets Visuels Film & séries TV qui a significativement augmenté ses capacités tout au long de l’année », note le communiqué, en mentionnant des projets qui continuent en 2019, comme « Le Roi Lion » et « Dumbo » pour Disney.
Mais dans le détail, le secteur de l’animation et des jeux voit son chiffre d’affaires reculer à cause de retards dans la signature de nouveaux projets, et celui de la post production baisse aussi, en lien avec une baisse de volumes dans les services de sous-titrage.
Le groupe dirigé par Frédéric Rose explique avoir augmenté les capacités de sa branche Services de production et entend bien continuer les investissements en ce sens pendant l’exercice en cours.
Plan de transformation
L’activité liée aux DVD, elle, a chuté de 8,1 % (-5,1 % à taux de change constants), à 942 millions d’euros.
Sur ce segment, le groupe veut renégocier les contrats au moment de leur renouvellement pour « refléter l’évolution de la nature et de la taille de cette activité, avec notamment une tarification en fonction du volume et des types d’activité ».
Quant à la Maison connectée, son chiffre d’affaires baisse aussi de 8,3 % (-4,7 % à taux de changes constants) à 2,2 milliards d’euros, essentiellement à cause de l’augmentation des coûts des composants et du marché nord-américain. Dans les autres zones, l’activité progresse grâce à des « commandes importantes ».
Technicolor compte « poursuivre la mise en œuvre du plan de transformation en cours », et espère une amélioration des conditions de prix des composants pour pouvoir investir dans l’accès haut débit et les solutions vidéo basées sur Android, « afin d’améliorer ses marges au cours des prochaines années ».
