SNC-Lavalin: François Legault n'exclut pas d'acheter des actions

Publié le 15/03/2019 à 15:45

SNC-Lavalin: François Legault n'exclut pas d'acheter des actions

Publié le 15/03/2019 à 15:45

Par La Presse Canadienne
Le logo de SNC-Lavalin devant le siège social de la société à Montréal.

(Photo: LesAffaires.com)

Le gouvernement Legault n'exclut pas l'achat d'actions de SNC-Lavalin pour bloquer la vente ou le démembrement du géant québécois du génie-conseil, actuellement en pleine tourmente.

Dans une mêlée de presse à Bromont vendredi, le premier ministre François Legault a dit qu'il n'y avait «rien d'exclu» actuellement. Il a aussi indiqué s'être entretenu avec son homologue fédéral Justin Trudeau afin de «trouver un moyen pour que la compagnie et les milliers d'emplois soient sauvés».

La Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) dispose déjà d'un bloc d'actions de SNC-Lavalin, mais il en faudrait davantage pour constituer une minorité de blocage.

Rappelons que le géant du génie-conseil est actuellement dans une impasse en raison de son passé et ses démêlés avec la justice. 

SNC-Lavalin fait face à des accusations pour avoir corrompu des représentants du régime libyen afin d'obtenir des contrats, entre 2001 et 2011. Si l'entreprise est reconnue coupable, elle ne pourrait plus soumissionner pour obtenir des contrats fédéraux pendant 10 ans, ce qui serait dévastateur pour elle.

Ou encore, un accord de réparation permettrait à l'entreprise de reconnaître ses torts et de payer une amende.

Pour sa part, la ministre de la Justice du Québec, Sonia LeBel, n'a pas écarté vendredi la possibilité de rencontrer éventuellement des représentants de SNC-Lavalin ou du gouvernement fédéral, mais elle ne voit pas la pertinence de le faire.

Mme LeBel réagissait vendredi aux informations selon lesquelles elle avait refusé l'automne dernier de rencontrer un représentant de la société de génie, pour discuter d'un accord de réparation en vue d'échapper à des poursuites fédérales pour fraude et corruption.

Dans une mêlée de presse en marge d'une annonce sur le droit de la famille à Trois-Rivières, la ministre de la Justice a dit avoir alors refusé, car elle ne voyait pas en quoi c'était pertinent à cette époque.

Quant à savoir si dans l'avenir elle pourrait discuter avec des représentants de la société de génie-conseil ou aborder l'enjeu avec son homologue à Ottawa, elle n'a pas fermé la porte.

«Je ne sais pas, ça va dépendre, je n'écarte jamais rien, a-t-elle déclaré. Pour l'instant, je ne vois pas l'opportunité et la pertinence de rencontrer SNC-Lavalin.»

De toute façon, tous les aspects du dossier, impacts potentiels, démarche juridique, sont connus, a-t-elle plaidé.

«Je ne vois pas en quoi une rencontre ferait avancer le débat. Maintenant, est-ce que les choses vont changer? Est-ce que la donne va changer? Je ne sais pas.»

Rien ne l'empêche non plus de rencontrer son homologue fédéral, le ministre de la Justice, David Lametti, a-t-elle convenu, «mais mon opinion de procureur général du Québec ne saurait être que ce qu'elle est, c'est-à-dire une opinion, à ce stade je ne vois pas la pertinence de le faire, parce que je n'ai pas de juridiction au fédéral». 

Son collègue, le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, s'est pourtant quant à lui activé et a fait des démarches auprès du gouvernement fédéral en faveur d'un accord de réparation. Faut-il y voir deux camps dans le cabinet Legault?

«M. Fitzgibbon a en tête l'impact économique d'une condamnation (de SNC-Lavalin) qui pourrait résulter en une exclusion des contrats publics. C'est son travail de défendre l'économie, sa priorité, sa mission. (...) Moi, comme procureure générale du Québec, je ne dis pas que ce n'est pas important, mais je dis que c'est inapproprié de m'immiscer dans les décisions.» 

Rappelons que le gouvernement Trudeau est plongé dans la tourmente depuis plusieurs semaines en raison de l'affaire SNC-Lavalin.

La ministre Jody Wilson-Raybold a démissionné en prétendant que, du temps où elle était titulaire du portefeuille de la Justice, elle avait subi des pressions afin d'imposer un accord de réparation avec la société de génie-conseil, plutôt que des accusations criminelles.

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