Sean Roosen livre sa vision de la nouvelle Osisko


Édition du 03 Mai 2014

Sean Roosen livre sa vision de la nouvelle Osisko


Édition du 03 Mai 2014

Par Suzanne Dansereau

« Si notre entente est si bonne, c’est parce que nous sommes des entrepreneurs passionnés. Nous nous consacrons à la recherche d’une bonne solution, pas parce que l’environnement réglementaire au Canada est bon », affirme le pdg de Osisko, Sean Roosen.

Si la transaction avec Yamana Gold et Agnico Eagle est approuvée par les actionnaires, Sean Roosen et son équipe feront de la nouvelle Osisko une entreprise de redevances et de streaming - une activité qui a la cote en ces temps difficiles pour le secteur aurifère.

La future société, qui pourrait s'appeler Osisko Royalties, demeurerait dans le secteur aurifère, mais son terrain de jeu serait la planète entière, pas seulement le Québec.

«Les royautés [redevances] que nous tirerons de la mine Canadian Malartic nous donneront une bonne base pour bâtir une entreprise encore plus grande que celle que nous connaissons maintenant», a dit le combatif pdg d'Osisko lors d'une récente entrevue accordée à Les Affaires au siège social de la minière à Montréal.

En vertu de la transaction avec Yamana Gold et Agnico Eagle, Osisko Royalties recevra des redevances de 5 % sur toutes les onces d'or produites par la mine Canadian Malartic. Cela représente de 25 000 à 30 000 onces par année durant toute la durée de vie de la mine, calcule M. Roosen. À cela s'ajoutent des redevances de 2 % sur le reste du portfeuille d'exploration canadien actuel d'Osisko ; 100 % du projet mexicain Gerrerro, plus des liquidités de 155 millions de dollars. Selon l'évaluation actuelle, la nouvelle Osisko vaut environ 575 M$ et bénéficiera de revenus annuels d'au moins 30 M$. Des flux de trésorerie «solides et réguliers», fait valoir M. Roosen.

Grâce à cet argent, Osisko Royalties pourra acquérir des droits de redevances appartenant à des minières en quête de financement ou encore acheter des parts de production de métaux de sociétés en train de développer une mine et qui ont, elles aussi, besoin de financement. C'est ce qu'on appelle le streaming.

Osisko Royalties ressemblerait donc, en plus petit, à Franco-Nevada (qui tire 70 % de ses revenus annuels de redevances minières et 30 % du streaming), Silver Wheaton ou Royal Gold, les stars actuelles de cette stratégie financière. Ces sociétés ont connu un bon parcours boursier ces dernières années : elles ont profité de la hausse du cours des métaux précieux sans pâtir de la croissance des coûts de production. Leurs structures sont légères : leurs coûts de fonctionnement sont limités à une équipe de géologues et quelques financiers. Elles disposent de portefeuilles diversifiés géographiquement et d'une bonne encaisse. Leur principal risque se situe au chapitre des revenus, en cas de baisse des volumes de production.

Mais le nombre de sociétés du genre augmente sans cesse. Osisko Royalties aura donc de la concurrence. Au Québec, Mines Virginia fait dans le même modèle. Cette dernière est toutefois avant tout une société d'exploration, dotée d'une forte équipe d'explorateurs, tandis que la force de l'équipe de Osisko Royalties résidera dans son expertise financière.

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