Retour de la Grèce sur les marchés avec succès

Publié le 25/07/2017 à 13:32

Retour de la Grèce sur les marchés avec succès

Publié le 25/07/2017 à 13:32

Par AFP

Alexis Tsipras reçoit le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. (Getty)

La Grèce d'Alexis Tsipras a réussi mardi son retour sur le marché en plaçant une obligation à cinq ans à un taux de rendement inférieur à celui obtenu en 2014 par le précédent gouvernement, «un succès absolu», s'est félicité le gouvernement. 

L'obligation, de trois milliards d'euros, s'est assortie d'un taux d'emprunt à 4,625%, plus bas que les 4,95% de mêmes montant et durée émise en avril 2014 par l'ancien gouvernement de coalition conservateurs-socialistes d'Antonis Samaras. Le coupon annuel est de 4,375% contre 4,75% en 2014.

Des taux plus bas marquent une confiance plus grande des investisseurs. Ce retour «a été couronné d'un succès absolu», s'est félicité le gouvernement par communiqué, soulignant des taux «nettement inférieurs» à ceux de 2014.

Le ministre des Finances Euclide Tsakalotos a jugé «satisfaisante» l'opération, y voyant la preuve de «la confiance» revenue dans l'économie grecque.

«La sortie sur les marchés doit être un pas vers une stratégie bien précise et non un moyen de faire sa publicité», a commenté sèchement le porte-parole de Nouvelle Démocratie, le parti de M. Samaras.

Préparons le retour complet

La Grèce, dont le troisième programme d'aide (depuis 2010) s'achève en août 2018, n'a pas un réel besoin de se financer sur les marchés actuellement, puisqu'elle perçoit les prêts à bas coût du Mécanisme Européen de Stabilité (MES).

Mais il lui fallait absolument aller tâter leur humeur avant la date d'échéance du plan. Surtout après l'épisode de l'arrivée mouvementée au pouvoir du Premier ministre de gauche radicale Alexis Tsipras, quand les tentatives de la Grèce d'imposer ses propres règles lui ont fait frôler la sortie de l'UE en juillet 2015. 

Depuis, elle est rentrée dans le rang, observant à la lettre les prescriptions de ses créanciers, l'UE et le FMI.

«Le retour de la Grèce sur les marchés financiers a été bien accueilli par les investisseurs, c'est une bonne nouvelle et un nouveau signal de confiance dans l'économie grecque», a observé également sur Twitter le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, qui était le matin même à Athènes. «Préparons le retour complet sur les marchés à l'été 2018!» a-t-il lancé.

M. Tsakalotos a précisé «qu'une deuxième et une troisième émissions» auraient lieu avant cette date.

La demande pour l'emprunt, qui combinait à la fois l'émission de nouveaux titres et une opération d'échange de l'obligation de 2014 - l'opération s'est faite à environ 50/50 - a atteint au total 6,5 milliards d'euros, a précisé à l'AFP Frédéric Gabizon, qui a piloté l'opération pour la banque HSBC, dans le cadre d'une syndication.

Les connaisseurs du dossier jugeaient très positivement le résultat. «Magnifique», remarquait l'un d'eux. «Une très bonne opération», lançait un autre, soulignant que la Grèce avait su saisir l'opportunité d'une abondance de liquidité sur les marchés, et des bonnes nouvelles récentes la concernant.

Bénéfice politique

En particulier, l'annonce la semaine dernière par le FMI de sa participation sous condition au programme d'aide à la Grèce, la sortie de celle-ci de la procédure de déficit excessif de l'UE, et l'amélioration de sa note ou de sa perspective par les agences de notation Moody's et SP Global Ratings.

Accessoirement, l'opération de mardi, avec l'échange de l'obligation de 2014, permettra d'alléger de près de deux milliards d'euros les échéances financières lourdes prévues en 2019.

M. Tsipras, dont le parti est dix à quinze points derrière Nouvelle Démocratie dans les sondages, espère tirer un bénéfice politique de son succès.

Mais de nombreux Grecs ne lui pardonnent pas d'avoir cédé aux créanciers en signant le plan très dur de 2015.

Mardi matin, M. Moscovici et M. Tsipras ont considéré respectivement le retour sur les marchés comme «un moment-charnière» et «un tournant important».

La Grèce a «les moyens actuellement de (...) fermer le long chapitre de l'austérité», a souligné M. Moscovici. Mais, a-t-il bien insisté, à condition de conclure «avec sérieux» la dernière année du programme, celle qui consiste non plus à voter des réformes, mais à les mettre en œuvre concrètement.

 

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