La croissance chinoise devrait avoisiner les 9 % en 2010. Photo : Bloomberg
Les institutions financières et les organismes internationaux prévoient une croissance dans les principales économies de la planète pour 2010.
Même si le taux de chômage demeure élevé dans plusieurs pays, la fin de la récession - une contraction du PIB pendant au moins deux trimestres consécutifs - annonce des jours meilleurs pour les travailleurs et pour les entreprises.
Ainsi, les États-Unis, notre principal partenaire commercial, devraient connaître une croissance de 2,3 % l'an prochain, selon les économistes du Mouvement Desjardins. Plus optimistes, ceux de la Banque Nationale misent sur une progression du PIB de 3 %.
De leur côté, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation de coopératon et de développement économiques (OCDE) prévoient respectivement une croissance de 1,5 et de 0,9 %. L'OCDE s'inquiète, entre autres, de la faiblesse de l'investissement privé dans l'économie américaine.
Des nouvelles encourageantes des États-Unis
Malgré tout, quelques bonnes nouvelles sont parvenues des États-Unis au troisième trimestre, dont la hausse de la production industrielle, l'augmentation des ventes au détail, la stabilisation des mises en chantier, et des millions d'Américains en rêvaient depuis des mois une hausse du prix des maisons après 14 trimestres de recul.
Les signes sont aussi très positifs sur la scène mondiale, selon la Banque Nationale. On assiste à une poussée synchronisée des indicateurs économiques dans les pays du BRIC et dans les 30 économies de l'OCDE, sans parler du FMI qui a revu, en octobre, ses prévisions de la croissance mondiale pour 2010 à la hausse, soit de 1,9 à 3,1 %.
Dans l'ensemble, la zone euro, qui regroupe 16 pays, renoue également avec la croissance, mais avec un peu moins de vigueur que celle enregistrée aux États-Unis.
Le dynamisme de la Chine continue de surprendre
En Asie, la Chine est toujours le moteur de la reprise du continent avec une croissance qui devrait avoisiner les 9 % en 2010. Il faut dire que le plan de relance - beaucoup plus important qu'aux États-Unis, toutes proportions gardées - a donné des résultats.
Depuis un an, les banques chinoises contrôlées par le gouvernement ont accordé des prêts aux citoyens et aux entreprises pour stimuler l'économie. Juste au premier semestre de 2009, ces prêts ont totalisé 7 370 milliards de yuans (1 078 milliards de dollars américains), soit l'équivalent du PIB de l'Australie !
Les statistiques du commerce international de la Chine en septembre sont aussi de bon augure. " Les exportations ont enregistré leur plus forte hausse mensuelle depuis janvier 2008. Elles ont grimpé de plus de 75 % depuis leur creux de février 2009 ", écrit dans une analyse Yanick Desnoyers, économiste et adjoint à la Banque Nationale.
Les trois autres pays du BRIC connaîtront aussi une croissance solide en 2010. Le Brésil, qui vient d'obtenir les Jeux olympiques d'été de 2016, devrait voir son PIB progresser de 3,5 à 4,2 %, tandis que l'Inde connaîtra une croissance supérieure à 6 %.
Reprise timide du commerce international
Si la croissance économique est au rendez-vous aux quatre coins de la planète, elle le doit largement au plan de relance des gouvernements et à la faiblesse des taux d'intérêt. Or, pour que la reprise soit durable, elle doit reposer sur le secteur privé, ce qui n'est pas encore le cas.
François Dupuis et Yves Saint-Maurice, économistes chez Desjardins, s'inquiètent du volume " anémique " des échanges internationaux, bien que ceux-ci soient à la hausse depuis trois mois.
" Le volume affiche toujours un recul de 20 % par rapport à son sommet de 2008, écrivent-ils. Tant que le commerce ne reprendra pas plus de vigueur, la reprise risque de rester dépendante des efforts des gouvernements et des banques centrales. "
