Qui est Paul Bourget ?


Édition du 05 Novembre 2016

Qui est Paul Bourget ?


Édition du 05 Novembre 2016

Par Marie-Claude Morin

Paul Bourget. [Photo : Martin Flamand]

Quelque 1 600 élèves du secondaire et 900 du collégial ont fait fructifier des magots de 200 000 $ le printemps dernier. Pas pour vrai, évidemment ! Ils participaient à la simulation Bourstad, qui fêtera son 30e anniversaire en février 2017. Pendant neuf semaines, ils achètent et vendent, de façon fictive, actions, obligations, options et autres instruments financiers. Certains y découvrent une passion, voire une future carrière. Tous y gagnent une meilleure connaissance du fonctionnement de la Bourse.

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Si Bourstad existe, c'est grâce à un homme aussi efficace que discret : Paul Bourget. Un enseignant qui aurait pu se contenter de donner des cours de finance et de marketing pendant ses 35 ans au Collège de Rosemont. Au lieu de ça, il a construit une plateforme qui rejoint maintenant 38 écoles secondaires, 28 cégeps et quelques centaines de personnes du grand public, dont plusieurs étudiants universitaires.

«Il a été un précurseur, un visionnaire. L'intérêt pour la Bourse a beaucoup augmenté depuis 30 ans, mais il n'y avait pas ou peu d'outils de simulation au début», indique Mélanie Gingras, une professeure d'économie au secondaire qui fait participer ses élèves depuis le début des années 1990.

Paul Bourget a toujours baigné dans la finance. Tout jeune, il en discute avec son père, un bûcheron converti en vendeur d'assurances, puis en gérant de succursales pour Canada-Vie. Curieusement, quand vient le moment de choisir sa spécialité à HEC Montréal, le jeune homme opte pour le marketing, «attiré par le monde des idées et de la création».

Sa passion pour la finance le rattrape rapidement. Dès la deuxième session après son embauche, en 1975, le Collège de Rosemont lui offre de donner un cours de placement en valeurs mobilières. Il met alors sur pied un club de placement, une formule intéressante, mais complexe à gérer avec des étudiants qui arrivent et partent régulièrement.

Un retraité actif

En quête d'un outil plus flexible, qui permettrait à chaque étudiant de partir de zéro et d'expérimenter sa propre courbe d'apprentissage, il crée la première mouture de Bourstad en 1987. D'abord seulement pour ses élèves, puis pour tous ceux qui s'y intéressent au Collège de Rosemont. Cinq ans plus tard, appuyé par sa direction, il approche quatre collèges, puis des écoles secondaires voisines.

«La passion de Paul pour l'éducation financière est contagieuse», souligne Waguih Laoun, un enseignant du Collège Ahuntsic qui a rédigé pendant plus de 20 ans des documents pédagogiques offerts aux participants de Bourstad.

Paul Bourget a aussi apprivoisé une bibitte plutôt nouvelle à l'époque : la technologie. Si les premières transactions étaient inscrites sur des formulaires, authentifiés par un horodateur et compilés à la main, il a rapidement cherché le moyen d'automatiser le processus. Quitte à retourner sur les bancs d'école, à l'Université McGill, pour effectuer un MBA en technologies de l'information et finance !

«C'est un homme remarquable. Il a vu les lacunes chez ses étudiants et il a foncé dans la technologie, qu'il a rendue ludique grâce à ses efforts», dit Claude Montmarquette, qui était pdg de Cirano lorsque l'organisme a noué son partenariat avec Bourstad.

Même s'il est retraité depuis 2010, Paul Bourget travaille activement à la nouvelle plateforme technologique de Bourstad. «Je n'ai pas pris ma retraite pour arrêter, ça c'est certain !» affirme-t-il avec entrain. Au contraire, il se réjouit d'avoir plus de temps et de ressources. «Il y a d'importants besoins en littératie financière au Québec. Quand on voit les témoignages des participants à Bourstad, ça motive à continuer !»

PLUS TECHNO ET PLUS ACCESSIBLE

Le partenariat de Bourstad avec Cirano, qui héberge la plateforme depuis novembre 2015, porte ses fruits. En plus de revamper sa technologie, la simulation boursière sera désormais disponible toute l'année.

Les participants qui le souhaitent pourront continuer de gérer leur portefeuille après le concours, qui demeure. «Les gens nous disaient souvent être déçus que ce soit terminé. Ils pourront maintenant poursuivre l'expérimentation», se réjouit Waguih Laoun, un enseignant impliqué dans Bourstad depuis plus de 20 ans.

Les groupes auront aussi la possibilité de mettre sur pied leur propre simulation privée, au moment et pour la durée qui leur conviendront. Cette nouveauté cible les enseignants, mais également les organisations, par exemple les ordres professionnels qui voudraient former leurs employés, leurs clients ou leurs membres.

Côté technologie, les transactions seront désormais réalisées selon les cotes affichées durant la journée. Jusqu'ici, elles étaient toujours enregistrées aux cours de clôture de la journée.

Les organisateurs ont conclu une entente avec le diffuseur de données QuoteMedia, qui fournira plusieurs informations, dont les cours boursiers. Ces derniers s'afficheront avec un délai de 15 minutes, mais tout a été pensé pour éviter un arbitrage indu avec les cotes en temps réel. Dès qu'un participant inscrira une transaction, elle sera horodatée, puis réalisée 15 minutes plus tard, au cours réel du moment de la transaction.

Autre nouveauté, des transactions pourront être programmées à des cours limites : si le titre atteint le seuil visé durant la journée, la transaction se réalisera. Sinon, elle tombera à l'eau.

Le site Web de Bourstad a aussi été complètement revu. Plus convivial, il offre aux participants un tableau de bord détaillé, avec des indicateurs clés et la progression de leurs titres en portefeuille. Il y a également plus de documents explicatifs et de jeux de sensibilisation.

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