Que va faire demain la Banque du Canada?

Publié le 18/07/2011 à 11:29

Que va faire demain la Banque du Canada?

Publié le 18/07/2011 à 11:29

Par Olivier Schmouker

Mark Carney est confronté à un dilemme. Photo : Bloomberg.

Demain, la Banque du Canada doit dévoiler sa décision en matière de politique monétaire : augmentera-t-elle ou pas ses principaux taux directeurs? Une décision loin d’être évidente, car le Canada s’est, certes, mieux sorti que son voisin du Sud de la récession, mais les menaces économiques qui continuent de peser à l’échelle mondiale incitent à la plus grande prudence…

Ainsi, la Banque du Canada est confrontée à un dilemme : considérer que tout va de mieux en mieux, et donc diminuer son soutien à l’économie du pays ; ou au contraire craindre une rechute mondiale, et donc veiller au grain. La question est par conséquent de savoir quel est le scénario le plus probable à l’heure actuelle.

Or, les marchés financiers mettent passablement l’accent sur l’ampleur des risques et n’escomptent pour le moment aucune hausse de taux en 2011. Pour 2012, les contrats à terme sur les acceptations bancaires indiquent que les marchés ne tablent que sur à peine deux hausses. Ces anticipations évoluent toutefois très rapidement d’un côté comme de l’autre, au gré des humeurs des marchés financiers.

Du côté d’Études économiques Desjardins, la perspective a jusqu’à présent reposé sur l’hypothèse d’amélioration de la conjoncture américaine au troisième trimestre. Certains signes indiquent que le Japon se remet graduellement du choc économique causé par le tremblement de terre, ce qui devrait avoir en principe des répercussions positives sur la production industrielle aux Etats-Unis et au Canada, par le truchement d’un retour à la normale du fonctionnement des chaînes d’approvisionnement. Une résolution de l’impasse des discussions sur le relèvement du plafond de la dette aurait également un effet bénéfique sur les marchés : dans un récent Point de vue économique, les experts de Desjardins considèrent d’ailleurs que les politiciens américains en viendront à une entente avant la date butoir du 2 août.

«Il faut néanmoins reconnaître que les risques à la baisse se sont accentués récemment. Dans ce contexte, la Banque du Canada se montrera patiente, affichant une vigilance accrue devant ces facteurs qui devraient demeurer prépondérants au cours des prochains mois», considère Jimmy Jean, économiste principal, d’Études économiques Desjardins.

«De plus, qu’on le veuille ou non, le chemin que prendra l’économie américaine aura une grande influence sur la politique monétaire canadienne. La Fed a récemment qualifié le rythme d’amélioration du marché de l’emploi américain de «frustrante» et il faudra encore bien des trimestres avant que le taux de chômage baisse à un niveau jugé satisfaisant par la banque centrale américaine. La Fed ne haussera pas son taux directeur avant l’automne 2012», poursuit-il.

Tant que des signes de hausses de taux du côté américain seront absents, la normalisation des taux d’intérêt au Canada se fera à tâtons. «Si l’économie américaine se porte mieux en deuxième moitié d’année, la Banque du Canada pourrait procéder à deux hausses durant l’hiver prochain. Toutefois, les augmentations subséquentes du taux directeur canadien ne devraient s’effectuer que de concert avec celles prévues au sud de la frontière, c’est-à-dire durant l’automne 2012», avance M. Jean.

À la une

Bourse: Wall Street termine en hausse

Mis à jour le 23/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a pris plus de 100 points mardi.

Tesla: chute de 55% du bénéfice net au 1T

23/04/2024 | AFP

Le constructeur compte produire un véhicule électrique à bas coût «aussi vite que possible».

À surveiller: Metro, Gildan et American Express

23/04/2024 | Catherine Charron

Que faire avec les titres de Metro, Gildan et American Express? Voici des recommandations d'analystes.