Le pétrole file-t-il vers les 100 $ US le baril ? Photo : Bloomberg.
Après un début d'année relativement difficile, marqué par une remontée des inquiétudes des investisseurs qui découlait entre autres des craintes que la Grèce fasse un défaut de paiement sur sa dette, les prix des matières premières ont repris une tendance haussière au cours des dernières semaines.
Ainsi, les cours pétroliers, qui étaient descendus près des 70 dollars américains le baril au début du mois de février, sont remontés au-dessus des 85 dollars américains le baril. Et il faut s’attendre à d’autres gains dans le secteur des matières premières, selon une étude de Desjardins Études économiques.
Faut-il, par exemple, s’attendre à un retour imminent de la bulle pétrolière qui porterait le pétrole au-dessus des 100 dollars américains le baril? «Même s’il ne faut jamais rien exclure en ce qui concerne le pétrole, cette possibilité paraît faible», écrivent dans l’étude François Dupuis, vice-président et économiste en chef, et Mathieu D’Anjou, économiste senior.
En effet, la hausse récente des prix du pétrole ne s’appuie pas sur une amélioration significative de la balance entre l’offre et la demande mondiale, selon eux. On assiste à une forte croissance de la demande de produits pétroliers dans les pays émergents, particulièrement en Chine, mais seulement à une légère progression aux États-Unis et même à une baisse importante en Europe. Du coup, l’Agence internationale de l’énergie mise toujours sur une hausse globale annuelle de 1,7% de la consommation de produits pétroliers, laquelle serait exclusivement attribuable aux pays émergents.
L’or devrait se maintenir au-dessus des 1 000 $ US
Le prix de l’or est demeuré significativement en-dessous de son sommet historique de 1 212 dollars américains l’once depuis le début de l’année, évoluant généralement aux environs de 1 100 dollars américains l’once. «Étant donné la force du dollar américain et l’environnement économique moins favorable pour les valeurs refuges, la performance de l’or est encourageante», estiment les experts de Desjardins.
Il semble qu’un regain de la demande physique pour l’or, particulièrement en Turquie et en Inde, a contrebalancé un recul de la demande des investisseurs en début d’année. «Il reste que les espoirs d’un effondrement du billet vert qui entraînerait une explosion du prix de l’or semblent de moins en moins réalistes», soulignent-ils, en ajoutant que la remontée des taux obligataires et le resserrement à venir des politiques monétaires ne sont pas des développements favorables pour le prix de l’or.
Malgré un environnement économique et financier moins favorable, le prix de l’or semble être en mesure de consolider ses gains de 2009 et de se maintenir au-dessus des 1 000 dollars américains l’once, prévoient les experts de Desjardins.
