Nissan commence à récolter les fruits de sa restructuration

Publié le 12/11/2020 à 10:58

Nissan commence à récolter les fruits de sa restructuration

Publié le 12/11/2020 à 10:58

Par AFP

« Nous avons fait des progrès constants au cours des six derniers mois », s’est félicité son directeur général. (Photo: 123RF)

Le sévère plan d’économies de Nissan (7201) a commencé à porter ses fruits sur son deuxième trimestre 2020/21, permettant au groupe de se montrer un peu plus confiant sur ses résultats annuels, lesquels devraient toutefois encore rester profondément dans le rouge.

L’allié du français Renault a publié une perte nette de 44,4 milliards de yens sur le trimestre écoulé (juillet-septembre), contre un bénéfice net de 59 milliards de yens un an plus tôt, selon un communiqué.

Mais cette perte est plus de six fois inférieure à celle qu’il avait subie au début de son exercice (avril-juin), au pire moment du choc économique provoqué par la pandémie mondiale.

Nissan s’attend désormais à une perte nette annuelle de 615 milliards de yens, contre une prévision initiale de 670 milliards de yens formulée fin juillet.

Il a aussi fortement réduit sa prévision de perte opérationnelle annuelle, à 340 milliards de yens contre 470 milliards de yens précédemment.

Le groupe a par ailleurs relevé son objectif annuel de chiffre d’affaires, passé à 7 940 milliards de yens contre 7 800 milliards de yens auparavant. Cela signifierait un repli de 19,6 % comparé à 2019/20.

De juillet à fin septembre, Nissan a enregistré une légère perte opérationnelle de 4,8 milliards de yens, contre un bénéfice d’exploitation de 30 milliards de yens un an plus tôt.

 

Prolonger la « dynamique »

Le groupe a mis l’amélioration de ses performances opérationnelles sur le compte de sa nouvelle stratégie amorcée en 2019, en rupture avec la course aux volumes du passé, visant également à réduire ses coûts fixes et optimiser ses opérations dans le monde entier.

« Les efforts de l’entreprise pour réduire ses coûts fixes de 300 milliards de yens d’ici la fin de l’exercice 2020/21 sont en bonne voie », tout comme son plan de lancer 12 nouveaux modèles dans le monde d’ici fin 2021, a assuré le groupe.

« Nous avons fait des progrès constants au cours des six derniers mois », s’est félicité son directeur général Makoto Uchida lors d’une conférence de presse en ligne.

« Nous voulons revenir dans le vert » dès 2021/22 au niveau du résultat opérationnel, a ajouté M. Uchida. Nissan vise une marge opérationnelle positive de 2 % l’exercice prochain, puis de 5 % en 2023/24.

Ses ventes trimestrielles se sont établies à 1.1918,5 milliards de yens, un déclin toujours très marqué sur un an (-27%) mais en forte progression (+63,4%) par rapport à son premier trimestre.

Nissan compte écouler 4,16 millions de véhicules en 2020/21 (contre 4,9 millions en 2019/20), un tout petit peu mieux que sa précédente prévision de 4,1 millions d’unités.

Bien que son environnement de marché « demeure incertain » sur fond de la recrudescence de la pandémie mondiale, Nissan veut prolonger la « dynamique » de son deuxième trimestre en continuant d’être discipliné financièrement et d’améliorer la qualité de ses ventes.

 

Procès au civil

Dans le cadre de son plan de restructuration « Nissan Next », présenté fin mai, le groupe prévoit de réduire d’environ 20 % ses capacités mondiales de production d’ici 2024.

Il avait alors notamment annoncé son intention de fermer ses usines à Barcelone (Espagne), comptant 3 000 salariés, pour concentrer le gros de ses efforts sur le Japon, la Chine et l’Amérique du Nord, tout en s’appuyant ailleurs sur ses partenaires Renault et Mitsubishi Motors.

Tous les membres de l’alliance ont entamé des cures d’austérité et prévu de renforcer leur coopération pour renouer avec la rentabilité dès que possible.

Les difficultés de Nissan, bien supérieures à celles de ses grands rivaux au Japon Toyota et Honda qui ont dégagé des bénéfices sur le trimestre écoulé, ne datent pas d’hier.

Avant même l’irruption de la Covid-19, Nissan était très fragilisé par le vieillissement de ses modèles et des scandales à répétition, dont la retentissante éviction fin 2018 de son patron et président de l’alliance, Carlos Ghosn, accusé de malversations financières en série.

L’ancien magnat automobile a fui au Liban fin 2019, évitant ainsi le procès pénal qui l’attendait au Japon.

Mais Nissan n’en a pas fini avec l’affaire Ghosn. Un procès au civil doit d’ailleurs s’ouvrir vendredi à Yokohama (ouest de Tokyo) à la suite d’une plainte de Nissan en février pour réclamer 10 milliards de yens (plus de 80 millions d’euros) de dommages-intérêts à son ancien patron.

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