Méfiez-vous de l'ajout de levier financier

Publié le 02/06/2014 à 13:46

Méfiez-vous de l'ajout de levier financier

Publié le 02/06/2014 à 13:46

Vendre en mai et quitter pour l’été. Ce vieil adage de boursicoteur n’aurait pas été une bonne idée jusqu’à maintenant cette année. En effet, L’indice S&P 500 de la Bourse de New York a gagné 2,1 % durant le mois pour clôturer à un nouveau sommet historique de 1923 points. L’indice Nasdaq a fait encore mieux avec un gain de 3,1 %.

Pourtant certains signaux négatifs étaient bien présents. D’abord, le volume de transactions a été très faible, ce qui signale généralement un manque d’enthousiasme des investisseurs. Mais aussi l’indice de volatilité VIX qui en passant en dessous de 12 indique un niveau de complaisance dangereusement élevé chez les investisseurs.

Par ailleurs, il est difficile de se placer à l’encontre d’une tendance haussière aussi bien établie, explique Sam Stovall, de S&P Capital IQ. Le plus récent record du S&P 500 est le quatorzième cette année. Et cette résilience du marché est remarquable compte tenu que l’environnement financier, économique et géopolitique, n’était pas nécessairement favorable. Les bénéfices des sociétés annoncés en avril et en mai ont été dans l’ensemble plutôt moyens, ainsi que les données économiques. Sans compter que la crise ukrainienne a eu un impact très négatif sur les relations diplomatiques entre les américains et les russes.

Les compagnies empruntent

Alors, d’où peut donc provenir une telle résilience des marchés boursiers ? L’influent magazine The Economist apporte un élément de réponse dans sa plus récente publication.

Probablement parce que les signes de la crise financière se sont dissipés, les compagnies ont recommencé à emprunter sur les marchés des capitaux afin de se doter d’un plus grand levier financier, rapporte l’hebdomadaire britannique.

En 2013, les émissions d’obligations par les compagnies cotées A et plus, ainsi que par celles ayant une moins bonne cote, ont atteint des niveaux record. Et cela se poursuit. Jusqu’à maintenant cette année, les émissions d’obligations émises par les meilleures compagnies sont en avance de 10 % comparativement à l’année dernière.

Il n’y a pas de doute que les compagnies veulent profiter des bas taux d’intérêt. Mais il y a plus, selon The Economist. Cet engouement pour les emprunts obligataires signale le retour en force des actionnaires activistes qui forcent les compagnies à retourner le plus d’argent possible aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions. L’impact à court terme sur les prix des actions est alors très favorable.

Toutefois, une des conséquences est que la dette corporative croit à plus de 10 % sur une base annuelle, alors les flux de trésorerie des grandes compagnies augmentent à raison de 2-5 %.

Pour The Economist, cette utilisation d’un levier supplémentaire par les compagnies devrait servir d’avertissement aux investisseurs. Soit que les capitaux qu’on leur retourne et qui stimule les cours boursiers proviennent non pas de la croissance réelle des bénéfices mais plutôt d’astuces financières. « Pour certains, cela pourrait rappeler de mauvais souvenirs », conclut le magazine.

 

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