Le groupe de défense américain Lockheed Martin a fait mieux qu'attendu au deuxième trimestre et a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, tablant sur des baisses de coûts, même s'il s'est dit très inquiet de possible coupes budgétaires automatiques aux Etats-Unis.

Le bénéfice net a progressé de 5% à 781 millions de dollars au cours du deuxième trimestre, le bénéfice courant par action s'élevant à 2,38 dollars contre 2,14 dollars sur la même période un an plus tôt, là où le marché n'attendait que 1,91 dollar en moyenne.

Le chiffre d'affaires a également dépassé les prévisions en progressant de 3% à 11,92 milliards de dollars, alors que le marché tablait sur 11,29 milliards seulement.

"D'un point de vue opérationnel nous avons eu un très bon trimestre dans un environnement très incertain", s'est félicité le PDG Bob Stevens lors d'une conférence d'analystes.

"Bien que la menace de coupes budgétaires automatiques ait créé une incertitude pour notre secteur, nous maintenons un engagement sans faille envers l'exécution de notre programme et la réduction des coûts à travers l'entreprise", a-t-il ajouté.

Faute d'accord entre républicains et démocrates, une loi prévoit la mise en oeuvre le 2 janvier 2013 de coupes automatiques d'un montant de 1.000 milliards de dollars sur 10 ans, dont la moitié sur le budget du Pentagone, par ailleurs déjà engagé dans des économies de 487 milliards de dollars sur cette période.

Pour le prochain trimestre, le groupe s'attend à une baisse de 1 milliard de dollars de son chiffre d'affaires comparé au trimestre actuel, en raison de la non répétition de certains contrats intervenus ce trimestre dans les satellites, l'aérospatiale et l'aéronautique.

"Il y a un niveau d'incertitude énorme", "sans précédent dans le secteur", "nous nous débattons toujours pour mesurer l'impact que cela aura sur notre activité" a souligné M. Stevens. Si des coupes automatiques budgétaires étaient mises en oeuvre, cela créerait des "chocs" dans la base industrielle et menacerait la chaîne d'approvisionnement, en particulier les "petits sous-traitants désavantagés et détenus par des minorités", a-t-il assuré.

Le groupe a cependant laissé sa prévision de chiffre d'affaires annuel inchangé (45 à 46 milliards de dollars), et il a relevé celle de bénéfice opérationnel à une fourchette comprise entre 4,0 et 4,1 milliards de dollars, contre 3,9 à 4,0 milliards auparavant, alors que le groupe met en oeuvre des mesures d'économies.

Par action, la prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'année est relevée à 7,9-8,1 dollars pour 2012 contre 7,7-7,9 dollars. Les analystes attendaient jusqu'à présent 7,89 dollars en moyenne.

"La performance trimestrielle de l'entreprise a été meilleure qu'attendu en dépit d'incertitudes sectorielles liées aux possibles coupes budgétaires automatiques et à la manières dont elles pourraient toucher le budget du département de la Défense", a commenté la maison de recherche HG Research.

L'incertitude sur les possibles coupes automatiques "ne devrait pas être dissipée jusqu'après les élections (présidentielle et législatives) de novembre, selon nous", ajoute-t-elle.

La division d'aéronautique a vu ses ventes progresser de 1% sur un an, celles de systèmes électroniques de 2%, celle de systèmes d'informations et systèmes mondiaux a vu ses ventes reculer de 4%, et celles de systèmes d'aérospatiale a enregistré une hausse de 18% de ses recettes grâce à une augmentation des ventes de satellites.

Le groupe a généré des liquidités de 845 millions de dollars après un versement aux fonds de pension maison de 607 millions de dollars.

L'action progressait de 0,59% à 87,42 dollars à la mi-séance.