Le géant de l’épicerie Loblaw a conclu une entente définitive en vue d’acheter la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart pour 12,4 G$ au comptant et en actions.
Shoppers Drug Mart exploite environ 1240 établissements au pays, dont quelque 176 pharmacies Pharmaprix au Québec. La chaîne torontoise est la principale rivale des pharmacies du Groupe Jean Coutu.
D'après les termes de la transaction, Loblaw offre 33,18$ au comptant pour chaque action en circulation de Shoppers, plus 0,5965 action de Loblaw. En fonction du prix de clôture de Loblaw le 12 juillet, l'offre procure une valeur de 61,54$ par action de Shoppers. Il s'agit d'une prime de 29,4% sur le cours moyen des actions de Shoppers lors des 20 dernières séances.
La nouvelle entreprise affichera des revenus de 42G$, un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 3G$ (BAIIA) et des fonds autogénérés libres de 1G$. La transaction permettra à Loblaw d'afficher une croissance à deux chiffres de son bénéfice par action au cours de la première année qui suivra sa conclusion.
«Ce partenariat transforme le secteur du commerce de détail au Canada», a déclaré Galen G. Weston, président du conseil d’administration de Loblaw. M. Weston songeait à réaliser une telle transaction depuis un «bon moment», a-t-il dit en conférence de presse.
Les deux entreprises seront très complémentaires, a soutenu M. Weston. Domenic Pilla, pdg de Shoppers, a expliqué en français lors de la conférence de presse qu'il y avait entre autres beaucoup de complémentarité dans les technologies des deux entreprises.
M. Weston a ajouté qu’avec la portée et les capacités de l’entreprise, Loblaw pourra accélérer son momentum et renforcer son positionnement dans un marché où la concurrence ne cesse de croître.
Loblaw croit pouvoir réaliser des synergies annuelles de 300 M$ au cours des trois prochaines années.
Le secteur du détail canadien continue de se métamorphoser avec la récente arrivée du géant américain Target au pays. Empire, qui exploite les IGA au Québec, a annoncé le 12 juin l'acquisition de la chaîne Canada Safeway. Lisez Safeway échappe à Metro, Sobeys remporte la mise.
Loblaw vient par ailleurs de compléter l'essaimage d'une partie de son parc immobilier. Le géant ontarien a ainsi recueilli 1G$ grâce à l'émission d'action et de titres de dette.
Jean Coutu, qui a tenu son assemblée annuelle la semaine dernière, se retrouve dans une position difficile, tout comme Metro, principale rivale de Loblaw.
Cette transaction pourrait forcer les deux sociétés québécoises à entamer des discussions en vue d’allier leurs forces. La direction de Jean Coutu a précisé à ses actionnaires que l’entreprise n’est pas à vendre, mais qu’elle cherchait plutôt à réaliser des acquisitions.
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et Quel est le plan de match pour Jean Coutu, de François Pouliot
Une approbation difficile?
La nouvelle entreprise devrait détenir 25% du marché canadien des prescriptions, selon Jim Durran, analyste de Barclays.
Les deux détaillants devront obtenir l'aval des autorités réglementaires pour consumer leur union. Cette transaction pourrait soulever quelques questions auprès du Bureau de la concurrence.
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