Les pressions déflationnistes persisteront

Publié le 03/03/2014 à 09:17

Les pressions déflationnistes persisteront

Publié le 03/03/2014 à 09:17

Par Thomas Cottendin

Photo: Bloomberg

Le taux annuel d’inflation totale devrait se maintenir entre 1% et 2 % tout au long de 2014. Par contre, les risques à la baisse demeurent encore importants, estime Desjardins.

La progression des prix est demeurée anémique tout au long de 2013, ce qui a d’ailleurs amené les prévisionnistes à réviser à la baisse plusieurs fois leurs anticipations durant l'année, constate Benoit Durocher, économiste principal de Desjardins études économiques dans son point de vue économique publié lundi.

Ainsi, l’ensemble de 2013 s’est soldé par une inflation totale de seulement 0,9%, soit un niveau plus bas que la cible inférieure de la Banque du Canada.

Ce maintien d’une inflation très faible a suscité plusieurs inquiétudes au cours des derniers mois, souligne Desjardins. En effet, la politique monétaire de la Banque du Canada a comme principal objectif de garder l’inflation à l’intérieur d’une fourchette allant de 1% à 3%, avec comme cible médiane une inflation à 2%.

Toutefois, l’inflation est remontée récemment, passant de 0,9% en novembre à 1,2% en décembre et à 1,5% en janvier dernier. Malgré cela, les préoccupations concernant une inflation trop basse ne sont toujours pas chose du passé, estime Desjardins.

«De tels sursauts ont souvent été observés au cours des derniers trimestres, ce qui n’a pas empêché l’inflation de rester à un niveau assez faible en moyenne en 2013», écrit Benoit Durocher.

La disparition d’un effet de base associé à la vive progression des prix en février 2013 devrait d’ailleurs contribuer dès le mois prochain à faire descendre le taux d’inflation de nouveau aux alentours de la cible inférieure (1 %), anticipe l'économiste. De plus, les pressions à la baisse qui freinent l’inflation depuis un certain temps se feront vraisemblablement encore sentir dans les mois à venir.

Plusieurs pressions à la baisse

La vive concurrence au sein du commerce de détail est un important facteur qui accentue la faiblesse de l'inflation au Canada depuis un certain temps, note Desjardins.

Avec l'arrivée de grands détaillants américains en sol canadien, «ce climat de forte concurrence pourrait se poursuivre dans les trimestres à venir alors que la marge bénéficiaire moyenne au sein du commerce de détail était de 3,4% au quatrième trimestre de 2013, soit un niveau encore supérieure à sa moyenne historique (2,8%)». La concurrence est également accentuée par la plus grande popularité des achats effectués sur Internet et aux États-Unis, rappelle Desjardins.

En plus de la forte intensité concurrentielle dans le commerce de détail, la présence de capacités excédentaires de production est aussi un facteur important pour expliquer la croissance limitée des prix au Canada, dit Desjardins.

Selon la Banque du Canada, l'offre excédentaire se situait à environ 1% de la production totale au quatrième trimestre 2013.

«Cela fait maintenant cinq ans que l’économie canadienne affiche des capacités excédentaires de production et le retour au plein potentiel n’est prévu qu’à la fin de 2015. Dans de telles circonstances, les pressions haussières sur les prix sont très faibles», écrit Benoit Durocher.

Les risques sont élevés

Les risques à la baisse de l'inflation demeurent très importants, pense Desjardins. En effet, les effets de la forte concurrence dans le commerce de détail pourraient non seulement se prolonger, mais aussi s'intensifier, dit Benoit Durocher.

Quant à l'accélération anticipée de la demande mondiale et de la production canadienne en 2014, elle pourrait être retardée, «ce qui ralentirait la résorption des capacités excédentaires de production au pays.»

Enfin, les prix de l'énergie, l'un des principaux facteurs influençant l'évolution de l'inflation totale, pourraient connaître un épisode inattendu de diminution en réaction à une offre mondiale plus vigoureuse.

 

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