Les fonds étrangers à la rescousse du capital de risque québécois

Publié le 27/02/2010 à 00:00

Les fonds étrangers à la rescousse du capital de risque québécois

Publié le 27/02/2010 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Les transactions en capital-investissement au Québec ont mieux résisté à la récession que celles du Canada et des États-Unis, indique une enquête Thomson Reuters commandée par l'association Réseau Capital.

Alors que le total des transactions en 2009 a baissé de 27 % au Canada et de 37 % aux États-Unis, il a augmenté de 10 % au Québec.

Cette hausse est attribuable, notamment, à l'augmentation de près de 50 % des placements faits par des fonds américains de capital de risque et par d'autres investisseurs étrangers dans des entreprises québécoises, ainsi qu'à une hausse de 10 % des placements des fonds québécois fiscalisés de capital de risque (Fonds de Solidarité FTQ, Fondaction CSN et le fonds Desjardins), dont les investissements représentent le tiers de tous les placements faits dans des entreprises québécoises en 2009.

Autrement dit, si le Québec a tiré son épingle du jeu en 2009, c'est parce qu'il a bénéficié de ces fonds fiscalisés (soutenus par des crédits d'impôt) et a attiré des investisseurs américains en capital de risque. De plus, les entreprises québécoises ont été appuyés par Investissement Québec et la Société générale de financement, qui ont pris des participations dans leur capital-action pendant la récession.

C'est du moins ce qu'ont expliqué François Chaurette, coprésident de Réseau Capital, et Jacques Bernier, président de Teralys Capital, lors de la publication de l'enquête de Thomson Reuters au congrès de Réseau Capital.

Selon M. Bernier, " la stratégie mise en place voilà quelques années a porté ses fruits ". En 2004-2005, le gouvernement du Québec, par l'entremise des Fiers-partenaires, s'est uni à la Caisse de dépôt et placement du Québec et au Fonds de solidarité FTQ pour investir 600 millions de dollars (M$) dans une vingtaine de petits fonds privés de capital de risque.

Le gouvernement a demandé à ses partenaires d'investir, non seulement dans des entreprises canadiennes, mais également dans des fonds américains de capital de risque. Résultat : ces fonds, en retour, se sont intéressés à des entreprises québécoises et les ont financées.

Une certaine vigueur

Jacques Bernier, conseiller spécial du Fonds de solidarité FTQ, était l'un des architectes de cette stratégie, dont la phase deux, lancée en 2009, a conduit à la création de Teralys, un fonds de fonds de 800 M$ financé par Québec, la Caisse de dépôt et d'autres partenaires. M. Bernier préside maintenant Teralys, et il a fait son premier placement à la fin 2009 : 75 M$ dans le fonds Tandem, une société de capital de risque appartenant à Charles Sirois.

Le niveau des placements privés au Québec en 2009, qui était de 431 M$, est loin de celui observé en 2007 (631 M$). La situation n'est guère plus rose au Canada. Les placements privés sont passés de 2,25 milliards de dollars (G$), en 2007, à 1 G$ en 2009.

Les TI en tête

Les données de l'enquête révèlent que le secteur des sciences de la vie souffre, accusant une baisse de 25 % des investissements en capital de risque, bien que parmi les trois transactions les plus importantes réalisées au Québec, deux concernent des entreprises des sciences de la vie (voir le tableau).

Ce sont les technologies de l'information qui ont attiré le plus d'investissements en 2009 (199 M$), suivies par le secteur dit " non technologique ", qui comprend le secteur manufacturier. Les investissements y ont augmenté de 65 %, à 129 M $ en 2009.

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