Les entreprises familiales, plus performantes qu'on ne le pense


Édition du 08 Février 2014

Les entreprises familiales, plus performantes qu'on ne le pense


Édition du 08 Février 2014

Par Dominique Beauchamp

Photo: iStock

Les entreprises à contrôle familial font souvent les manchettes pour leur mauvaise gouvernance ou encore leurs abus de pouvoir. Or, une étude canadienne indique qu'elles ont mieux performé en Bourse à long terme que les sociétés sans actionnaire de contrôle. Pour qu'une entreprise familiale soit un bon placement toutefois, elle doit respecter certaines conditions, soutiennent le sept professionnels de la finance que nous avons interrogés.

Loin d'être un obstacle, le contrôle familial peut être un modèle performant pour créer de la valeur pour les actionnaires et pour protéger cette valeur, affirme le Clarkson Centre for Business Ethics and Board Effectiveness (CCBE), qui a comparé 23 entreprises canadiennes à contrôle familial à 194 autres entreprises sans contrôle, pendant 15 ans.

Les entreprises familiales ont mieux performé que les autres, de 1,6 % par année, de 1998 à 2012. Sur 15 ans, c'est un rendement de 25 % de plus.

L'étude inclut de grands noms familiers tels que Corporation Power, Thomson Reuters, George Weston ou Rogers Communications, mais aussi des entreprises moins connues telles qu'ATCO, CCL Industries ou Linamar.

Non seulement les entreprises à contrôle familial de l'échantillon ont-elle surpassé les autres, mais plus la famille était engagée, soit en dirigeant également l'entreprise ou en détenant des actions à droit de vote multiple, meilleur a été le rendement.

«C'est un aspect intéressant qu'il faudra analyser de plus près. Une prochaine étude cherchera à établir quelles règles de gouvernance ont pu se démarquer», explique Matt Fullbrook, directeur au CCBE, affilié au Rotman School of Management de l'Université de Toronto.

Les résultats n'étonnent pas Michel Nadeau, directeur général de l'Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées (IGOPP), qui a pris position en faveur des actions à droit de vote multiple, dès 2006.

«Ça assure qu'il y a un maître à bord, un responsable qui pense en véritable propriétaire, au lieu d'être l'entreprise de tout le monde et de personne», soutient M. Nadeau.

Cette prise de position déroge du principe «une action, un vote», parce que l'IGOPP juge crucial que les entrepreneurs ou les familles dirigeantes aient la latitude voulue de prendre les décisions qui s'imposent à long terme, sans être distraits par les actionnaires touristes, ces fonds de couverture ou ces activistes qui visent souvent à faire un coup d'argent rapide.

Ce n'est pas un hasard si des entreprises aussi fonceuses que Google, Facebook, Comcast, LinkedIn, Nike ou New York Times ont choisi deux catégories d'actions, ajoute Michel Nadeau.

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