Les difficultés de l'Allemagne à emprunter pèsent sur le pétrole

Publié le 23/11/2011 à 15:45

Les difficultés de l'Allemagne à emprunter pèsent sur le pétrole

Publié le 23/11/2011 à 15:45

Par AFP

Les prix du pétrole ont terminé en baisse mercredi à New York dans un marché surpris par les difficultés à emprunter rencontrées par l'Allemagne, première économie européenne.

Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a abandonné 1,84 dollar par rapport à mardi, à 96,17 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 107,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange, en baisse de 1,73 dollar.

"Le marché a vraiment suivi le déroulement des ventes d'obligations allemandes: c'était très négatif", a fait valoir Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

"On reste vraiment empêtré dans la crise de la dette souveraine européenne, on est incapables de s'en défaire", a observé de son côté Matt Smith de Summit Energy (Schneider Electric).

Les craintes d'une contagion de la crise de la dette aux pays du "noyau dur" de l'Union monétaire ont été avivées par l'incapacité de l'Allemagne à vendre les 6 milliards d'euros d'obligations à 10 ans proposés mercredi aux investisseurs lors d'une émission, en écoulant à peine plus de la moitié.

Le pays n'a pu emprunter que 3,6 milliards d'euros, pour une demande de 3,9 milliards. Seule satisfaction, les taux concédés sont très faibles, à 1,98%.

Les investisseurs ont vu cela comme la preuve du fait que "la crise de la dette souveraine se poursuit en Europe et va avoir avec une incidence négative sur la croissance mondiale", a expliqué M. Lipow.

De surcroît, a-t-il remarqué, le marché s'inquiétait du fait que les pays européens, incapables d'avoir les liquidités nécessaires, "auront beaucoup moins d'argent pour les programmes de relance de l'emploi, ainsi que pour d'autres dépenses de soutien à la croissance", a dit l'analyste.

"Et comme on est à la veille de jours fériés, pleins d'indicateurs économiques ont été publiés en même temps et sont pour la plupart pire qu'attendu", a souligné par ailleurs M. Smith.

Parmi les statistiques dévoilées à la veille du pont de la fête de Thanksgiving, les chiffres de la consommation des ménages ont montré un net ralentissement aux Etats-Unis en octobre. Les dépenses de consommation des ménages ont ainsi progressé de 0,1% par rapport à septembre, alors que les analystes les donnaient en hausse de 0,3%. Il s'agit de la hausse de la consommation la plus faible depuis le mois de juin.

Les commandes de biens durables ont par ailleurs reculé aux États-Unis de 0,7% en octobre.

Ces indicateurs ont été publiés au lendemain d'une révision à la baisse de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre, de 2,5% à 2%.=

Par ailleurs, "de mauvaises statistiques publiées en Chine (deuxième pays consommateur de brut dans le monde, ndlr) renforcent la pression sur les prix du pétrole", ont noté les analystes de Commerzbank.

L'activité manufacturière en Chine a enregistré en novembre sa plus forte chute depuis mars 2009, passant sous la barre des 50 points ce qui indique une contraction de l'activité, selon un indicateur préliminaire publié mercredi par la banque HSBC.

Dans ce contexte, les opérateurs n'ont pas pu tirer profit d'une importante et inattendue chute des stocks américains

Le Département américain de l'Énergie (DoE) a fait état d'un recul de 6,2 millions de barils des réserves de brut aux États-Unis lors de la semaine achevée le 18 novembre, alors que les analystes tablaient sur une légère hausse.

Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, ont baissé de 800.000 barils, moins qu'attendu, après une chute de plus de 8 millions de barils lors des deux dernières semaines.

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