Les consommateurs canadiens paient plus cher que les Américains

Publié le 14/04/2011 à 18:46

Les consommateurs canadiens paient plus cher que les Américains

Publié le 14/04/2011 à 18:46

Par La Presse Canadienne

L'envolée vertigineuse du huard a creusé un profond fossé de 20 pour cent entre le Canada et les États-Unis en ce qui a trait aux prix de nombreux biens de consommation, a constaté un économiste de la Banque de Montréal (TSX:BMO), Douglas Porter.

Alors que le dollar canadien s'appréciait par rapport à la devise américaine, cet écart a gagné en importance, a écrit M. Porter, économiste en chef adjoint chez BMO Marchés des capitaux, dans un rapport rendu public jeudi.

« Lorsque nous nous sommes penchés sur cette question durant l'été de 2009, la différence n'était que de sept pour cent », a-t-il indiqué dans le document.

« Essentiellement, l'écart entre les prix s'est accentué à mesure que la devise rebondissait. En d'autres mots, les prix ont relativement peu changé au cours des deux dernières années, malgré le poussée record de la devise. »

M. Porter n'est pas allé jusqu'à dire que les détaillants canadiens exploitaient les consommateurs, mais Bruce Cran, de l'Association des consommateurs du Canada, n'a pas hésité à franchir ce pas.

Les détaillants ont eu plusieurs années pour s'habituer à la parité, ou presque, entre les deux devises, mais ils ont à peine ajusté leurs prix, a-t-il déploré.

« Je suis étonné de voir que cela dure depuis si longtemps, a-t-il dit. Le secteur canadien du détail ne semble pas tenir compte de la réalité. Nous sommes exploités en tant que consommateurs. »

M. Cran a indiqué que les études menées par son organisation, portant sur quelque 70 articles, révélaient une situation encore pire que celle dépeinte par la Banque de Montréal, soit une différence de prix moyen de près de 30 pour cent entre le Canada et les États-Unis. L'écart est particulièrement prononcé dans le cas des biens vendus à prix fort, notamment les voitures de luxe européennes.

Toutefois, les détaillants sont également exploités, par leurs fournisseurs, ce qui explique en grande partie la situation, a affirmé Diane Brisebois, du Conseil canadien du commerce de détail.

Les manufacturiers tiennent absolument à tirer profit du vaste marché américain, déprimé, ce qui explique les prix moins élevés qui y sont en vigueur, a-t-elle précisé.

Selon M. Porter, le dollar canadien ne perdra pas de sa vigueur et les Canadiens devraient se faire à l'idée d'un huard survolant la devise américaine pendant encore un certain temps.

M. Porter estime que la valeur du huard devrait demeurer supérieure à celle du dollar américain tout au long de cette année et en 2012, voire même pendant plus longtemps.

Cette situation comporte des avantages et quelques désavantages pour l'économie canadienne, a-t-il observé.

L'économiste a expliqué qu'un huard fort permettrait de prévenir une hausse de l'inflation, maintenant les prix à des niveaux inférieurs à la normale. Elle maintiendra également les taux d'intérêt à des niveaux relativement peu élevés, même si la Banque du Canada devait commencer à les augmenter.

Un dollar vigoureux va en outre permettre aux entreprises de consacrer davantage de fonds à l'achat d'équipement grâce aux prix inférieurs du matériel importé, a-t-il indiqué, faisant toutefois remarquer que cela ne se traduirait pas nécessairement par une productivité industrielle accrue.

 

 

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