Le producteur de cannabis Hexo abaisse ses prévisions; l'action dégringole

Publié le 10/10/2019 à 10:19, mis à jour le 10/10/2019 à 12:14

Le producteur de cannabis Hexo abaisse ses prévisions; l'action dégringole

Publié le 10/10/2019 à 10:19, mis à jour le 10/10/2019 à 12:14

Par La Presse Canadienne

(Photo: 123RF)

Moins d’une semaine après le départ abrupt de son chef de la direction financière, Hexo (HEXO) prévient que ses revenus nets du quatrième trimestre seront largement inférieurs aux attentes, en plus de retirer ses prévisions pour 2020.

Cette mauvaise nouvelle a provoqué une dégringolade de l’action du producteur de cannabis à la Bourse de Toronto, qui a touché jeudi un creux annuel de 3,60 $. En fin d’avant-midi, l’action retraitait de 23,8 %, ou 1,16 $, pour se négocier à 3,72 $.

La société établie à Gatineau, qui figure parmi les principaux fournisseurs de la Société québécoise du cannabis (SQDC), devrait générer des revenus nets oscillant entre 14,5 millions $ et 16,5 millions $ pour la période de trois mois terminée le 31 juillet, ce qui constitue une baisse de plus de 40 %.

« Les revenus pour le quatrième trimestre sont en dessous de nos attentes, principalement en raison du taux de vente des produits lequel s’est avéré plus faible que prévu », a souligné le président-directeur général de Hexo, Sébastien St-Louis, par voie de communiqué.

Ce dernier n’était pas disponible pour accorder des entrevues, mais il devra faire le point avec les investisseurs le 24 octobre, alors que seront dévoilés les résultats du quatrième trimestre.

Lorsqu’elle avait dévoilé en juin un chiffre d’affaires net de 13 millions $ pour son troisième trimestre, Hexo estimait pouvoir doubler cette performance au trimestre suivant, notamment grâce à la vente de nouvelles récoltes de sa serre B9, d’une superficie d’un million de pieds carrés.

Des ouvertures moins rapides que prévu des boutiques de cannabis, un retard dans l’approbation de la vente de produits dérivés du cannabis et des signes de pression sur les prix ont toutefois changé la donne.

Ainsi, pour l’exercice 2019, Hexo table sur des revenus variant entre 46,5 millions $ et 48,5 millions $.

De plus, le producteur de cannabis, qui affirmait s’attendre à afficher un chiffre d’affaires net de l’ordre de 400 millions $ l’an prochain, a décidé de retirer cette prévision, ce qui a été une « décision difficile à prendre », selon M. St-Louis.

« Cependant, en raison des incertitudes du marché, nous avons décidé qu’il s’agissait du plan d’action à suivre, a-t-il souligné. Nous mettons également plus d’accent sur la rentabilité. »

L’analyste Douglas Miehm, de RBC Marchés des capitaux, a estimé dans une note envoyée à ses clients que la mise au point effectuée par Hexo risquait de prendre les investisseurs « au dépourvu », notamment parce que la compagnie a commencé à expédier certains de ses produits vers d’autres provinces que le Québec au cours du trimestre.

L’analyste s’est montré moins surpris du retrait de la cible de 400 millions $ de revenus pour 2020, puisqu’elle était trop élevée à son avis. M. Miehm anticipe plutôt des recettes de 250 millions $, ajoutant qu’il y a des « risques significatifs » quant à la capacité de Hexo d’atteindre cet objectif.

« Nous croyons que cette situation procure une idée de ce qui attend d’autres (producteurs autorisés), qui pourraient faire face à des défis au chapitre de la croissance », a écrit l’analyste.

De son côté, même s’il recommande toujours l’achat du titre de Hexo, l’analyste John Chu, de Desjardins Marchés des capitaux, a fait passer son cours cible pour l’action de 14 $ à 12,50 $.

« L’avertissement de Hexo et le retrait de ses prévisions pour 2020 viennent mettre en relief les difficultés liées à la concurrence du marché noir, aux limites des réseaux de distribution et à l’incertitude entourant les produits dérivés », a-t-il écrit dans une note.

Vendredi dernier, Hexo avait annoncé le départ de son chef de la direction financière Michael Monahan, après seulement quatre mois en poste. La nouvelle avait soulevé des interrogations chez certains analystes, qui se demandaient si ce départ ne cachait pas autre chose.

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