Le Portugal a besoin de 80 milliards d'euros

Publié le 08/04/2011 à 09:45, mis à jour le 08/04/2011 à 11:44

Le Portugal a besoin de 80 milliards d'euros

Publié le 08/04/2011 à 09:45, mis à jour le 08/04/2011 à 11:44

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Le Portugal aura besoin d'une aide d'environ 80 milliards d'euros (114 milliards $ US) sur trois ans et devra en passer par des mesures d'austérité encore plus drastiques ainsi qu'un "ambitieux programme de privatisation" pour sortir de sa crise de la dette, a estimé vendredi le commissaire européen aux Affaires monétaires.

Le Portugal s'était résolu mercredi à devenir le troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l'Irlande l'an dernier, à recourir à l'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) pour éviter la faillite, faute de pouvoir emprunter sur les marchés à des taux supportables.

Le commissaire européen Olli Rehn a précisé que les négociations sur le plan de sauvetage commenceraient immédiatement dans la perspective d'un accord final pour la mi-mai, afin que Lisbonne puisse honorer d'énormes échéances sur sa dette en juin.

M. Rehn, qui s'exprimait à l'occasion d'un conseil des ministres de l'Économie et des Finances (Ecofin) de l'UE à Gvdvllv, en Hongrie, a souligné que le montant de 80 milliards d'euros relevait d'estimations "très, très préliminaires" et qu'il faudrait "des semaines de travail empirique" pour déterminer la somme exacte nécessaire.

Les analystes prédisaient depuis longtemps que le Portugal finirait par demander ces prêts, loin d'excéder les capacités du fonds spécial de l'UE, mais la situation politique du pays complique la donne.

Le Premier ministre socialiste José Socrates a en effet démissionné le 23 mars à la suite du rejet par l'opposition au Parlement d'un plan d'austérité supplémentaire très impopulaire qui prévoyait de nouvelles coupes budgétaires et hausses des taxes afin de réduire la dette publique. Le gouvernement assure l'intérim jusqu'aux élections législatives anticipées, prévues pour le 5 juin.

Les grands argentiers européens ont souligné vendredi que le programme d'ajustement économique qui accompagnerait le plan de sauvetage UE-FMI devrait comprendre des mesures d'austérité encore plus sévères que celles qu'a rejetées l'opposition, ce qui ne va pas faciliter les négociations.

Olli Rehn a de ce fait jugé "essentiel" que tous les partis politiques portugais soutiennent l'accord. Des experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du FMI se rendront bientôt à Lisbonne pour examiner de près les comptes du Portugal, a-t-il précisé.

Des conditions strictes devront être posées au plan de sauvetage pour garantir que le Portugal retrouvera la solidité nécessaire pour rembourser ses créanciers.

Le programme s'étalera probablement sur trois ans, a estimé M. Rehn. Le gouvernement devra réduire ses dépenses et mettre en oeuvre des réformes pour rendre l'économie portugaise plus compétitive, a ajouté Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe.

Les prêts incluront presque certainement une "allocation spéciale" destinée aux banques portugaises qui ont beaucoup prêté aux ménages et entreprises et dépendent depuis plusieurs mois des prêts d'urgence de la BCE, selon M. Rehn. Et d'ajouter que Lisbonne devrait aussi entreprendre "un ambitieux programme de privatisation" pour récupérer de l'argent.

Les pays de la zone euro espèrent que le plan de sauvetage du Portugal mettra fin à la crise de la dette qui déstabilise leur groupe depuis plus d'un an.

"L'opinion dominante sur les marchés est que cette mesure isolera les trois économies les plus faibles de la zone euro et donc évitera que la contagion ne s'étende", explique Klaus Regling, directeur général du Fonds européen de stabilité financière (FESF) qui finance ces plans de sauvetage.

Il estime que les économies plus importantes, comme l'Espagne, la quatrième de la zone, seront épargnées car les marchés comprennent mieux désormais les "fondamentaux économiques des différents Etats membres de la zone euro". Du coup, "le risque de contagion est bien moins important qu'il y a six ou neuf mois".

Le FESF devrait pouvoir agir une dizaine de jours après la mise en place du plan de sauvetage du Portugal, selon M. Regling.

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