Le pdg George Schindler a l'occasion de donner un nouveau souffle à CGI


Édition du 19 Novembre 2016

Le pdg George Schindler a l'occasion de donner un nouveau souffle à CGI


Édition du 19 Novembre 2016

Par Dominique Beauchamp

[Photo : Bloomberg]

Même après un gain de 625 % au cours des 10 ans de gouverne de l'ex-patron Michael Roach, Groupe CGI (GIB.A, 64,82 $) peut encore procurer un bon rendement aux investisseurs, assurent plusieurs analystes.

Le nouveau président et chef de la direction, George Schindler, et le nouveau chef de la direction financière, François Boulanger, arrivent à point nommé afin de donner un second souffle au géant des services en technologie.

Le carnet de commandes augmente, les nouveaux contrats signés surpassent les revenus facturés, les marges d'exploitation atteignent un record, la croissance interne des revenus se relève depuis deux trimestres et, enfin, les occasions d'acquisitions sont plus nombreuses que prévu.

Tous ces repères dévoilés au quatrième trimestre créent des attentes à l'égard du nouveau duo à la tête de CGI.

Le titre de l'entreprise montréalaise a d'ailleurs atteint un sommet le 9 novembre, après un bond de 20 % depuis un an.

Le nouveau cours cible moyen de 71 $ de 25 analystes laisse entrevoir un gain d'encore 19 % pour le titre, mais certains le voient déjà grimper jusqu'à 76-77 $ d'ici un an.

«Le titre de CGI n'est certainement pas une aubaine, mais il devrait au moins soutenir son évaluation élevée de 19 fois les bénéfices prévus, étant donné l'amélioration de ses perspectives de croissance, ses marges croissantes et sa valeur de rareté au Canada», croit Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux.

Une transition qui s'annonce prometteuse

Après 10 ans d'avancées technologiques rapides, la transformation numérique des entreprises et des gouvernements gagne en urgence au moment où l'impartition à l'étranger (offshore) est moins populaire, explique Richard Tse, de la Financière Banque Nationale.

Par exemple, dans le secteur financier canadien, les nouveaux contrats signés ont dépassé de 250 % les revenus facturés au quatrième trimestre, signale Paul Steep, de Scotia Capital.

«L'amélioration des revenus d'intégration de systèmes et de consultation depuis cinq trimestres est un bon indice précurseur de nouveaux contrats majeurs d'impartition à long terme», croit aussi M. Tse.

M. Steep aime aussi le fait que 43 % des contrats signés au quatrième trimestre provenaient de nouveaux clients.

De plus, les États-Unis ont contribué à 37 % des nouvelles commandes de 2,9 milliards de dollars, après une période de déclin de la part du gouvernement américain.

L'achat récent de Collaborative Consulting, de Boston, pour 115 millions de dollars, ajoutera à ses capacités américaines, dans les domaines clés de la santé, du secteur financier, du transport et de l'éducation, notamment.

Triple levier

CGI présente un profil de croissance bien équilibré pour les investisseurs, fait valoir Ralph Garcea, de Cantor Fitzgerald.

Ses revenus, sans l'effet des acquisitions, augmentent depuis deux trimestres. Ils ont crû de 2,8 % sans l'effet des changes au quatrième trimestre. Il s'agit de la progression la plus importante depuis l'acquisition historique de la britannique Logica, en 2012.

Également, ses marges peuvent croître encore, puisque la société a terminé d'élaguer ses contrats les moins rentables depuis deux ans. Surtout, CGI offre davantage de solutions bout en bout dont elle possède la propriété intellectuelle. Ces solutions plus rentables représentaient 20 % des revenus et 30 % des nouveaux contrats au quatrième trimestre, grâce aux clients financiers et gouvernementaux, dit M. Moschopoulos.

Si la société montréalaise réussit à porter leur proportion à 30 % des revenus d'ici 2019 comme prévu, sa marge gonflera encore de 1 %, prévoit M. Tse. Sur des revenus potentiels de 11 G$ en 2017, c'est 10 % ou 0,35 $ de plus au bénéfice par action.

Le troisième levier de croissance passe par les acquisitions.

Même si la société privilégie les petits achats ciblés qui ajoutent à ses compétences sur les marchés américain, allemand et britannique, les dirigeants n'excluent pas un achat majeur si l'occasion se présente.

Groupe CGI en a certainement les moyens. Sa dette est passée de 46 à 16 % de son capital total depuis 2012.

De plus, CGI dégage des flux de trésorerie qui équivalent à 15 % de ses revenus, note M. Garcea. «Il est grand temps d'appuyer sur la gâchette d'une transaction d'envergure», avance l'analyste de Cantor Fiztgerald.

CGI en quelques chiffres...

> Chaque hausse de 1 % de la marge d'exploitation ajoute 0,30 $ par action au bénéfice et de 4,50 à 6 $ à la valeur de l'action ;

> Les nouveaux contrats signés au quatrième trimestre ont atteint 2,9 G$, soit 182 M$ de plus qu'un an plus tôt ;

> Le ratio qui compare les nouveaux contrats aux revenus facturés atteint 110 %. C'est un signe de croissance lorsqu'il dépasse 100 %.

> Son ratio cours/bénéfice de 19 fois se compare à la moyenne de 16,7 fois aux États-Unis et de 18,5 fois en Europe.

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