Le dollar canadien poursuit son ascension vers la parité face au billet vert américain. Le huard a atteint 93,83 cents US en début de séance.
Le huard est principalement poussé vers le haut par le prix du baril de brut qui se maintient à plus de 71dollars US.
«Le marché est concentré sur les paramètres de risque», affirme Jack Spitz, directeur général des opérations de change à la Banque Nationale du Canada. «Le pétrole se négocie toujours à 70 $ US, en tendance haussière. Le marché des actions est aussi en hausse et le dollar américain perd de sa vigueur. Ces facteurs alimentent l’appétit pour le risque des investisseurs ce qui contribue à la hausse du huard».
Autres facteurs jouant en faveur du huard
Un rapport publié ce matin démontre que les prix à la consommation aux États-Unis a augmenté le mois dernier, encourageant les investisseurs américains à acheter des actifs plus risqués à l'étranger. Les prix ont augmenté de 0,4 % en août après un mois stable en juillet, selon le département du Travail. Les 75 économistes interrogés par Bloomberg attendaient une hausse de 0,3 pour cent.
Du côté canadien, les ventes des fabricants ont augmenté de 5,5% à 41,4 milliards de dollars en juillet. Il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis 1997, selon Statistique Canada.
Hier, le huard a grimpé de plus d'un cent US, même si la Banque du Canada a plus tôt en journée lancé un avertissement au sujet de la vigueur persistante de la devise.
Le bond d’hier est survenu alors que la Bourse de Toronto a atteint son niveau le plus élevé de l'année, tandis qu'augmentaient les prix des produits de base et qu'étaient rendues publiques des données faisant état de la plus importante hausse des ventes au détail américaines en trois ans, le mois dernier.
Dollar fort = frein à la croissance ?
Toutefois, le sous-gouverneur de la Banque du Canada, John Murray, a prévenu hier qu'un dollar fort constituait une barrière à la croissance, ce qui pourrait rendre la reprise économique canadienne plus difficile.
La mise en garde lancée par M. Murray était contenue dans les notes d'une allocution prononcée par le sous-gouverneur à Berlin, mardi matin, dans le cadre de la 80e conférence internationale de l'Institut de Kiel sur la conjoncture.
La reprise économique mondiale devrait être lente et longue, a affirmé M. Murray, expliquant la situation par les dettes élevées du secteur financier, notamment.
Néanmoins, le sous-gouverneur a indiqué que le Canada profitait de plusieurs avantages par rapport à de nombreux autres pays, incluant un secteur bancaire plus solide, une dette gouvernementale peu élevée ainsi que des dépenses des ménages plus équilibrées.
La banque centrale a lancé maints avertissements quant aux dangers posés par un dollar fort pour le secteur industriel.
Vers 11h30, le dollar canadien avançait de 0,38 cent à 93,62 cents américains.
Avec PC et Bloomberg
