Le Canada pourrait perdre des investissements à cause de Trump

Publié le 30/01/2017 à 20:19

Le Canada pourrait perdre des investissements à cause de Trump

Publié le 30/01/2017 à 20:19

Par La Presse Canadienne

Plusieurs grandes entreprises commencent à hésiter à faire de nouveaux investissements au Canada en raison des fortes opinions du président américain Donald Trump envers les firmes qui investissent à l'extérieur de son pays, a estimé lundi un dirigeant de Manufacturiers et exportateurs du Canada.

Selon le vice-président principal du groupe spécialisé dans le commerce et l'industrie, Mathew Wilson, le gouvernement fédéral doit en faire plus pour attirer les investisseurs. En effet, plusieurs entreprises, y compris certaines qui détiennent des activités à part entière au Canada, envisagent de déménager leur centre d'activités futures aux États-Unis, a-t-il soutenu.

«Je ne peux pas m'imaginer que des grandes entreprises veulent être la cible d'un message sur Twitter», a indiqué M. Wilson lors d'un entretien. «(M. Trump) a démontré qu'il n'hésiterait pas à se faire entendre le mieux possible pour diriger les investissements vers les États-Unis.»

M. Wilson croit cependant que cela a un «effet dissuasif» sur les investissements hors des États-Unis, et des entreprises d'un peu partout au Canada l'ont approché pour l'avertir de façon franche.

«Si les États-Unis vont réduire le coût des affaires et faciliter la vie aux entreprises, et s'ils vont être protectionnistes et que les États-Unis sont déjà notre marché principal, alors peut-être que nous devrions envisager de déménager nos activités.»

Selon lui, l'attention particulière que M. Trump accorde à l'augmentation des investissements dans le secteur manufacturier «va causer d'énormes problèmes à l'économie au Canada.»

M. Wilson n'a pas identifié les entreprises avec qui il a eu ces discussions, mais il affirme qu'elles comprennent tant des grandes sociétés avec des activités américaines que des petites entreprises, complètement détenues par des intérêts canadiens, qui n'ont aucune présence aux États-Unis.

Toutes portent une attention particulière aux déclarations de M. Trump et tentent d'évaluer le risque en conséquence, selon M. Wilson.

Par ailleurs, une étude dévoilée lundi par la Financière Banque Nationale a prévenu que les mesures protectionnistes de l'administration américaine de Donald Trump pourraient retrancher jusqu'à 1,5 point de pourcentage à la croissance du produit intérieur brut canadien.

L'analyse note que l'arrivée de M. Trump à la tête du gouvernement américain pourrait être bonne pour le secteur énergétique du Canada en raison de son intention de relancer le projet d'oléoduc Keystone XL.

Mais cet effet positif pourrait être contrebalancé par d'importantes pertes du côté des exportations, en raison de possibles changements à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et des menaces de nouvelles taxes frontalières.

«Si nos autorités ne parvenaient pas à conclure un accord pour exempter le Canada des futures barrières commerciales américaines, nos exportations, et donc notre croissance économique, en pâtiraient», indique le document.

Selon le rapport, l'imposition d'une taxe américaine de 10 pour cent sur les importations à la frontière entraînerait une diminution de neuf pour cent des exportations canadiennes, ce qui retrancherait 1,5 point de pourcentage à la croissance du PIB du Canada.

L'Ontario et le Nouveau-Brunswick seraient les provinces les plus touchées, explique le rapport, parce que leur croissance économiste repose en plus grande partie sur les exportations aux États-Unis, et non sur le commerce avec les autres provinces.

Le rapport souligne en outre qu'il serait préférable de prendre avec un grain de sel les assurances de Stephen Schwarman, un conseiller de M. Trump, qui a dit croire que le commerce entre le Canada et son voisin du sud était très équilibré.

Selon le document, le différend entre les deux pays au sujet du commerce du bois d'oeuvre pourrait entraîner une nouvelle ronde de tarifs douaniers "pénibles" et représenter "une épreuve décisive pour les relations commerciales canado-américaines".

«La sévérité des États-Unis dans ce dossier pourrait donner une idée de la manière dont les tenants de la ligne dure américaine se comporteront dans la renégociation de l'ALÉNA.»

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