«Le Canada doit tenir tête à Trump», selon le Mexique

Publié le 18/02/2017 à 11:34, mis à jour le 19/02/2017 à 08:23

«Le Canada doit tenir tête à Trump», selon le Mexique

Publié le 18/02/2017 à 11:34, mis à jour le 19/02/2017 à 08:23

Le Mexique et le Canada doivent rester solidaires dans la renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et tenir tête au président américain Donald Trump. C'est ce que soutient le ministre mexicain de l'Économie, Ildefonso Guajardo, en entrevue au Globe and Mail.

Le ministre de l'Écomie mexicain a demandé à Ottawa de résister à la tentation de faire cavalier seul dans les négociations avec Washington.

«L'Alena est trilatéral et doit faire l'objet d'une discussion trilatérale (...) En dépit des tentations d'emprunter une autre voie, il ne faut jamais aller contre les principes et le premier de ces principes est d'éviter tout ce qui se traduirait par des taxes et des quotas en matière de commerce. Ce serait un retour en arrière», a-t-il déclaré.

Ces propos ont été repris ces derniers jours par plusieurs conseillers principaux à l'administration du président mexicain, qui sont impatients de voir le Canada soutenir le Mexique en se dressant contre la menace de M. Trump de «déchirer» l'accord.

L'ALÉNA, qui regroupe le Mexique, les États-Unis et le Canada depuis 1994, a été remis en cause par le président Donald Trump qui l'a qualifié durant sa campagne de pire traité commercial signé par un pays, et de «désastre total». Bien sûr, le Canada doit défendre ses propres intérêts, concède le ministre Guajardo. «Il en va de même pour le Mexique: notre première responsabilité est de veiller à l'intérêt de notre pays, et personne ne peut contredire cela. Mais ce n'est pas en écrasant d'autres nations».

Guajardo estime que le Canada et le Mexique doivent conserver l'ALÉNA indépendamment de ce que les États-Unis choisissent de faire. 

«L'ALÉNA ne consiste pas seulement à des règles commerciales. Ce sont des mesures qui offrent de la certitude aux investisseurs», insiste le ministre mexicain.

Les États-Unis sont de loin le premier partenaire commercial du Mexique et du Canada. Le ministre a aussi clairement indiqué que si les intérêts du Mexique étaient lésés dans la renégociation de l'Aléna, cela affecterait aussi la coopération avec les États-Unis sur des dossiers importants pour Washington comme l'immigration et la lutte contre les stupéfiants.

«On ne peut pas me demander (d'accepter) de mauvaises conditions en matière de commerce et ensuite réclamer mon aide sur des questions d'immigration en provenance d'autres pays (...) ou dans la lutte contre le crime et le trafic de stupéfiants», a-t-il averti.

Les tensions entre les États-Unis et le Mexique se sont exacerbées depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump et la signature du décret sur la construction d'un mur à leur frontière que le président américain veut faire financer par son voisin du Sud.

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