Lafarge bondit en Bourse après l'annonce de sa fusion avec Holcim

Publié le 07/04/2014 à 06:44

Lafarge bondit en Bourse après l'annonce de sa fusion avec Holcim

Publié le 07/04/2014 à 06:44

Par AFP

Photo: Bloomberg

L'action de Lafarge bondissait à la Bourse de Paris lundi matin, propulsée par l'annonce de la fusion du cimentier français avec son concurrent suisse Holcim pour créer le numéro un mondial du béton.

Vers 10h11 (heure de Paris), le titre prenait 3,06% à 66,05 euros, largement en tête de l'indice CAC 40 en baisse de 0,95%, après avoir déjà fini la séance de vendredi sur un gain de 8,90%.

Sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence, un nouveau groupe baptisé LafargeHolcim va naître de ce qui est présenté comme une «fusion entre égaux». La société fusionnée pèsera 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires, comptera 130000 emplois et sera présente dans 90 pays.

«L'opération est très séduisante sur le papier. (...) Clairement, le nouvel ensemble disposerait de positions fortes sur chaque sous-continent : Lafarge apporterait dans la corbeille une forte exposition en Afrique/Moyen-Orient et Holcim ses positions en Inde et en Amérique Latine», commente le courtier Aurel BGC.

Le nouveau géant du béton sera basé en Suisse, comme Holcim, et coté à la fois à Paris et à Zurich.

Il sera présidé par Wolfgang Reitzle (Holcim), alors que l'actuel dirigeant de Lafarge, Bruno Lafont, deviendra le patron opérationnel du nouvel ensemble.

Le conseil d'administration sera quant à lui réparti de façon «équilibrée» entre les deux groupes actuels, avec 7 représentants pour chacun.

L'opération, si elle aboutit, devrait donner naissance à un colosse faisant figure de champion incontesté au sein d'un secteur encore très fragmenté.

Les deux cimentiers, qui font face à la morosité du marché de la construction en Europe, espèrent en se rapprochant dégager 1,4 milliard d'euros de synergies annuelles au bout de trois ans, dont un tiers devrait être réalisé dès la première année.

Cependant, les deux groupes devront passer sous les fourches caudines des autorités de régulations. Ils promettent ainsi «des cessions d'actifs dans le cadre d'une optimisation stratégique du portefeuille, tout en anticipant les demandes des autorités de régulation, représentant 10% à 15% du BAIIA du nouvel ensemble», soit entre 650 millions et près d'un milliard d'euros.

«C'est une opération qui sera longue et complexe mais techniquement possible. Les deux groupes travaillent a priori depuis un certain temps et ont donc anticipé les cessions qui seront nécessaires soit pour optimiser le nouvel ensemble soit pour satisfaire les autorités de la concurrence», observe Aurel BGC.

«Compte tenu de son ampleur, l'opération ne devrait pas être finalisée avant le premier semestre 2015, elle sera conditionnée à l'obtention par Holcim d'au moins 2/3 des actions et des droit de vote de Lafarge», rappelle le courtier.

D'importantes ventes d'actifs

Les cessions que les cimentiers Lafarge et Holcim s'apprêtent à effectuer pour obtenir le feu vert des autorités à leur fusion vont représenter 5 milliards d'euros de leurs chiffres d'affaires combinés, a indiqué lundi le président d'Holcim, Rolf Soiron.

La capitalisation boursière des deux groupes s'élève à 40 milliards d'euros, a également précisé le président du groupe suisse lors d'une conférence de presse conjointe avec le PDG de Lafarge, Bruno Lafont, à Paris.

Le patron du cimentier français a également assuré que le groupe «ne quittait pas la France» et qu'il disposerait de «centrales en France». Il a précisé que le centre de recherche sera basé à Lyon et que le titre continuera d'être coté au CAC 40.

Pour sa part, M. Soiron a confirmé que le siège de la nouvelle société sera maintenu à Jona, dans le canton suisse de St-Gall, où est déjà installé Holcim, "pour des raisons historiques".

«Un déplacement à Zoug ou à Schwytz n'est pas à l'ordre du jour», a-t-il répondu, interrogé sur un transfert de la société vers des cantons fiscalement plus favorables.

 

 

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