La récession n'est pas pour 2019, disent trois économistes

Publié le 23/11/2018 à 16:52

La récession n'est pas pour 2019, disent trois économistes

Publié le 23/11/2018 à 16:52

Par Stéphane Rolland

Photo:123RF

Les nuages s’accumulent au-dessus de la planète économique, mais la récession ne serait pas pour 2019, s’entendent pour dire les trois économistes qui participaient à un panel sur l’économie organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), vendredi.

«On pense que ça va être aux alentours de 2021 (la prochaine récession), répond François Bourdon, chef des placements global chez Fiera Capital. Ça va être le résultat de la hausse progressive des taux d’intérêt et d’une réduction du bilan de la Réserve fédérale (Fed).»

Si l’avis des trois experts divergeait parfois, François Dupuis, économiste en chef du Mouvement Desjardins, et Stéfane Marion, stratège en chef de la Banque Nationale, estiment, comme M. Bourdon, que la prochaine récession n’est pas pour 2019, mais bien pour 2020 ou 2021.

«À court terme, l’économie mondiale peut croître de 3,5% en 2019, ajoute M. Marion. Donald Trump va se présenter en élection dans deux ans. Il ne veut pas le faire en situation de marché baissier ou de récession. Les pays émergents représentent plus de 50% de l’économie mondiale. Si Trump veut se faire réélire en 2020, il n’aura pas le choix de faire une trêve avec la Chine.»

Si on échappait à la récession en 2019, tout n’est pas rose pour autant pour l’économie et les marchés financiers. «Le cycle économique a 10 ans et on arrive à une situation où plusieurs classes d’actifs sont dans une situation de surévaluation, juge M. Dupuis. Le marché immobilier est très cher. Je ne dis pas qu’il y a une bulle, mais il est très cher. Les marchés boursiers aussi sont chers. Ça me fait un peu peur. Quand ça s’étire, ça peut créer des déséquilibres. Lorsqu’il arrivera du mauvais temps, il est probable qu’il y aura des soubresauts.»

Dans ce contexte, M. Marion dit garder plus de liquidités dans ses portefeuilles et surveiller de près les relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis. M. Bourdon, pour sa part, favorise les actions canadiennes et celles des pays émergents qui font «normalement» mieux en fin de cycle.

Un des éléments déterminants dans l’équation sera ce que fera la banque centrale. Or, après le soutien sans-précédent qu’elles ont apporté à l’économie au lendemain de la crise financière, les comparaisons historiques ne tiendraient plus. «Personne ne connaît le point neutre de la politique monétaire», insiste la Banque du Canada.

Contrairement à certains qui craignent que les banques centrales resserrent leur politique trop rapidement. M. Bourdon juge qu’il est probable qu’elles soient, au contraire, trop lentes à contenir l’inflation. Il souligne que les récessions causées par les taux d’intérêt sont une chose nécessaire dans un cycle économique si on veut éviter une inflation hors de contrôle.

L’économie du Québec

La trame de fonds tracée par les experts était beaucoup plus optimiste lorsque la discussion a porté sur l’économie du Québec. «On a une situation exceptionnelle au Québec pour les finances publiques, commente M. Dupuis. On a une réserve de 8 G$ en vue d’une récession. Les Fonds des générations est bien garni. Le moral des consommateurs est positif. Les entreprises veulent investir. La seule ombre au tableau est la pénurie de main-d’œuvre. Il va falloir faire des efforts pour augmenter le taux d’emploi.»

M. Marion a souligné que le Québec devrait moins souffrir de l’augmentation des taux d’intérêt que les autres provinces canadiennes, car les Québécois sont moins endettés. «Selon nos estimations, avec un taux directeur à 2%, on commencerait à faire mal à l’Alberta et la Colombie-Britannique. À 2,5%, on pourrait faire mal à l’Ontario. Au Québec, on pourrait aller jusqu’à 3%.» Le taux directeur est à 1,75% depuis l’augmentation du 24 octobre par la Banque du Canada.

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