La quête de l'équilibre budgétaire fera mal à l'économie québécoise en 2010

Publié le 28/12/2009 à 14:01

La quête de l'équilibre budgétaire fera mal à l'économie québécoise en 2010

Publié le 28/12/2009 à 14:01

Par La Presse Canadienne

Les décisions que prendront Raymond Bachand et Jean Charest lors du prochain budget seront cruciales. Photo : Lesaffaires.com

Après avoir tiré profit des importantes dépenses du gouvernement dans les infrastructures en 2009, l'économie québécoise risque de faire les frais, en 2010, des efforts visant le retour à l'équilibre budgétaire, préviennent les économistes.

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"Outre un meilleur contrôle des dépenses (gouvernementales), des ponctions fiscales additionnelles sont à prévoir pour les particuliers, ce qui pourrait ébranler les consommateurs et, par le fait même, freiner l'élan de la reprise économique", ont écrit les économistes du Mouvement Desjardins dans leurs plus récentes prévisions.

"La résorption des déficits budgétaires devrait ralentir la croissance économique dans les années à venir", ont renchéri leurs collègues de la Banque Nationale.

Québec enregistrera un manque à gagner d'au moins 4,7 milliards $ en 2009-10 et prévoit dégager des déficits totalisant plus de 13 milliards $ d'ici mars 2013. Le gouvernement prévoit le retour à l'équilibre au cours de l'exercice 2013-14, ce qui constituerait "un véritable tour de force", selon Desjardins.

Pour y parvenir, Québec devra comprimer ses dépenses d'au moins 3,9 milliards $ par année. Le gouvernement augmentera aussi ses revenus en haussant la TVQ en janvier 2011, en indexant ses tarifs et en intensifiant sa lutte contre l'évasion fiscale.

En 2009, dans le contexte de la récession mondiale, le Québec aura bien tiré son épingle du jeu. On s'attend à ce que le produit intérieur brut de la province termine l'année avec un recul de 1,5 pour cent, comparativement à une baisse anticipée de 2,5 pour cent pour l'ensemble du Canada et de 3,3 pour cent en Ontario. Le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse et l'Ile-du-Prince-Edouard ont toutefois enregistré une meilleure performance que le Québec.

La récession, qui a débuté à l'automne 2008 pour prendre fin à l'été 2009, aura duré moins d'un an au Canada. Elle a donc fait beaucoup moins de ravages que les précédentes.

70 000 emplois perdus

Au Québec, environ 70 000 emplois ont été perdus entre le sommet de novembre 2008 et le creux de septembre 2009, soit à peine 1,8 pour cent du nombre total de postes, a fait remarquer Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, au cours d'un entretien téléphonique.

Depuis, environ 20 000 emplois ont été créés, de sorte que Desjardins prévoit que le marché du travail se sera complètement rétabli d'ici la fin de 2010.

Lors de la récession de 1981-82, pas moins de 236 000 emplois avaient été supprimés, soit 8,3 pour cent de la main-d'oeuvre totale. En 1990-91, 160 000 postes, ou 5,1 pour cent du total, avaient disparu.

Pour 2010, les économistes tablent en moyenne sur une croissance économique de 2,2 pour cent au Québec et au Nouveau-Brunswick, de 2,6 pour cent en Ontario et de 2,6 pour cent pour l'ensemble du Canada.

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Grâce notamment aux faibles taux d'intérêt, les dépenses de consommation et le marché immobilier ont déjà repris une bonne partie du terrain perdu.

L'économie québécoise continuera toutefois de pâtir de la faible reprise américaine et de la force du dollar canadien, qui empêcheront une véritable reprise des exportations. De plus, personne ne s'attend à ce que le secteur aéronautique, très présent au Québec, ne sorte de sa torpeur avant 2011.

Du côté des marchés financiers, la Financière Banque Nationale prévoit qu'à la fin de 2010, l'indice S&P/TSX atteindra 12 700 points et le S&P 500, 1280 points. Le consensus des analystes anticipe pour l'an prochain une croissance des bénéfices des entreprises de 25,4 pour cent aux Etats-Unis et de 26,5 pour cent au Canada.

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