La Fed frappera fort pour sortir l’économie américaine de l’inflation

Publié le 27/07/2022 à 09:55

La Fed frappera fort pour sortir l’économie américaine de l’inflation

Publié le 27/07/2022 à 09:55

Par AFP

(Photo: 123RF)

Washington — Face aux prix qui ne cessent de grimper aux États-Unis, la Banque centrale américaine devrait frapper fort mercredi pour tenter de juguler l’inflation, tout en prenant garde à protéger l’économie de la récession qui guette.

Le comité monétaire de la puissante Réserve fédérale (Fed) devrait en effet annoncer une nouvelle forte hausse des taux directeurs.

La réunion du comité de politique monétaire (FOMC), qui avait débuté mardi, a repris mercredi «à 9 h comme prévu», a précisé à l’AFP un porte-parole de la Réserve fédérale.

La décision sera annoncée à 14 h dans un communiqué, qui sera suivi d’une conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell à 14 h 30.

«Nous nous attendons à ce que la Fed relève (ses taux) de 75 points de base (…) procédant au plus agressif cycle de resserrement depuis les années 1980», estime Gregory Daco, chef économiste de EY-Parthenon.

C’est ce qu’elle avait déjà fait lors de sa précédente réunion, mi-juin, portant les taux dans une fourchette de 1,50 à 1,75%.

Il s’agissait alors de la plus forte hausse depuis 1994. Cette fois, un relèvement encore plus important, d’un point, pourrait même être sur la table.

L’objectif: rendre le crédit plus onéreux pour faire ralentir la consommation et, in fine, desserrer la pression sur les prix. L’inflation a en effet encore atteint un nouveau record en juin, à 9,1% sur un an, du jamais vu depuis plus de 40 ans dans la première économie du monde.

La consommation est la locomotive de l’économie américaine, comptant pour près des 3/4 du PIB.

 

«Chance»

Les commentaires que pourra faire Jerome Powell sur le rythme des hausses qu’envisage l’institution pour les mois à venir seront également scrutés et décortiqués par les observateurs.

«M. Powell répétera que la Fed considère l’inflation comme un fléau, en particulier pour les ménages à faible revenu, et que les décideurs politiques sont déterminés à la faire baisser», anticipe l’économiste Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics.

La Fed a indiqué qu’il faudrait une baisse de l’inflation pour qu’elle envisage de cesser de relever ses taux, ou du moins de ralentir le rythme des hausses. «Nous prévoyons que cette condition sera remplie au moment de la réunion de septembre», ajoute Ian Shepherdson.

Mais le ralentissement économique tant attendu pour faire baisser les prix pourrait s’avérer trop fort, et faire plonger la première économie du monde dans la récession.

La Banque centrale européenne (BCE) a elle aussi commencé à resserrer sa politique monétaire, suivant ainsi nombre d’instances financières. Et le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué mardi qu’il était primordial que ces institutions continuent de lutter contre l’inflation.

Cela ne se fera, certes, pas sans mal et «une politique monétaire plus stricte aura inévitablement des coûts économiques, mais tout retard ne fera que les exacerber», selon le FMI.

La Fed espère réussir un «atterrissage en douceur».

 

Récession?

La bonne santé de l’économie américaine devrait lui permettre d’échapper à une récession, selon la ministre de l’Économie et des Finances de Joe Biden, Janet Yellen.

Le FMI est moins optimiste. «L’environnement actuel suggère que la possibilité que les États-Unis échappent à la récession est mince», a averti mardi son chef économiste, Pierre-Olivier Gourinchas.

L’institution internationale ne table plus désormais pour cette année que sur 2,3% de croissance aux États-Unis, soit 1,4 point de moins que lors de ses dernières prévisions, publiées en avril.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre sera publiée jeudi. Elle devait être très légèrement positive, après un premier trimestre négatif (-1,6%), sauvant ainsi l’économie américaine de la récession pour cette fois.

Dans l’hypothèse où elle serait de nouveau négative, la première économie du monde entrerait alors en récession technique, avec deux trimestres négatifs d’affilée.

La définition même de la récession, cependant, fait débat dans le pays à l’approche de cette publication: s’agit-il de deux trimestres de suite de croissance négative? Ou d’une dégradation plus large des indicateurs économiques, ce qui n’est actuellement pas le cas?

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