La Fed surveille «de près» les menaces commerciales de Trump

Publié le 04/06/2019 à 10:51

La Fed surveille «de près» les menaces commerciales de Trump

Publié le 04/06/2019 à 10:51

Par AFP

(Photo: 123RF)

La Banque centrale américaine surveille « de près » les effets sur l’économie de la guerre commerciale qui a récemment gagné en intensité, Donald Trump ayant augmenté la pression sur la Chine, mais aussi sur le Mexique.

« Nous surveillons de près l’impact que peuvent avoir les développements (dans ce domaine) sur les perspectives de croissance de l’économie américaine et, comme toujours, nous agirons de manière à soutenir l’expansion », a déclaré Jerome Powell, le président de la Fed dans un discours prononcé à Chicago.

C’est le premier commentaire du patron de la Réserve fédérale américaine depuis que Donald Trump a annoncé qu’il allait imposer des tarifs douaniers de 5 % à partir du 10 juin sur toutes les importations venues du Mexique. 

Ces propos ont été interprétés par certains analystes comme une porte ouverte à une baisse des taux d’autant qu’un autre membre du Comité monétaire de la Fed, qui fixe les taux, avait évoqué plus directement cette possibilité.

Un abaissement des taux pourrait être « bientôt nécessaire » au vu du ralentissement de la croissance et de la faiblesse persistante de l’inflation, avait déclaré lundi le président de l’antenne de Saint Louis, James Bullard.

Même si l’économie « se porte très bien actuellement », l’épée de Damoclès de nouveaux tarifs fait planer une incertitude, a souligné pour sa part Richard Clarida, le numéro deux de la Fed dans une interview mardi à la chaîne CNBC.

« En regardant l’avenir et devant envisager plus de tarifs douaniers et de potentielles mesures de rétorsion, cela pourrait potentiellement avoir un effet plus notable sur l’économie et nous devrions en tenir compte », a souligné M. Clarida, même si pour l’heure ces tarifs imposés sur les produits chinois notamment n’ont eu qu’un faible impact.

Stopper « l’invasion »

L’annonce de tarifs douaniers sur les produits mexicains suscite de vives craintes pour la croissance américaine tant les économies des deux pays sont intégrées depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange ALÉNA en 1994.

La Maison-Blanche exige que le Mexique arrête sur son territoire la vague d’immigrants d’Amérique centrale qui vient demander l’asile aux États-Unis à la frontière entre les deux pays. M. Trump a menacé d’augmenter progressivement les tarifs douaniers punitifs jusqu’à 25 % au 1er octobre si Mexico n’obtempérait pas.

À Londres, où il est en visite d’État, M. Trump a martelé une nouvelle fois mardi que le Mexique devait mettre fin à « l’invasion ».

Les craintes que suscitent ces mesures de rétorsion pour l’économie américaine sont assez fortes pour que des élus républicains tentent de bloquer la mesure annoncée la semaine dernière, au risque de provoquer la colère de Donald Trump. 

Ils seraient « idiots » de tenter de l’arrêter, a menacé le président.

La Maison-Blanche a ouvert ce nouveau front alors que les négociations avec la Chine semblent de leurs côtés dans l’impasse. 

Estimant que les Chinois revenaient sur leurs promesses faites pendant les négociations, Donald Trump a porté à 25 % les tarifs douaniers appliqués à des importations chinoises à hauteur de 200 milliards de dollars. 

Washington a de plus mis au ban le géant chinois des télécommunications Huawei, soupçonné de collaborer avec le régime à des fins de renseignement.

Attention inflation faible

M. Powell a en outre souligné les inquiétudes de l’institution face à la faiblesse de l’inflation.

« Mes collègues du FOMC (le Comité monétaire qui fixe les taux, ndlr) et moi devons (prendre), et prenons très au sérieux le risque qu’une inflation persistante trop basse même dans un contexte économique robuste ne précipite les attentes d’évolution des prix dans une spirale descendante difficile à arrêter », a souligné M. Powell.

L’évolution des prix est inférieure depuis des mois à l’objectif de 2 % que la Fed considère comme favorable à la croissance économique. Les banquiers centraux ont du mal à expliquer ce phénomène alors que les États-Unis connaissent le plein emploi, que la croissance en rythme annuel était encore de 3,1 % au premier trimestre et que les taux d’intérêt restent à des niveaux modestes.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour à 17:10 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour à 17:54 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.