La croissance économique canadienne a ralenti au 1er trimestre

Publié le 01/06/2018 à 15:51

La croissance économique canadienne a ralenti au 1er trimestre

Publié le 01/06/2018 à 15:51

Par La Presse Canadienne

(Photo: 123rf.com)

La croissance économique canadienne a ralenti au premier trimestre pour s'établir à son plus faible niveau en près de deux ans, mais même si ces données étaient plus faibles que prévu, certains économistes restent convaincus que les taux d'intérêt seront haussés plus tard cette année.

L'économie a progressé à un rythme annualisé de 1,3% au cours des trois premiers mois de l'année, a indiqué jeudi Statistique Canada, soit une cadence plus lente que celle de 1,7% observée au dernier trimestre de 2017. Les économistes s'attendaient à une croissance annualisée de 1,8% pour le premier trimestre de 2018, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Ce lent début d'année a été largement attribué à un repli du marché immobilier, en raison de l'entrée en vigueur de nouvelles règles plus strictes sur les hypothèques et du ralentissement du marché du logement. La baisse de 1,9% de l'investissement dans le logement a été son déclin le plus important depuis le premier trimestre de 2009.

Toutefois, des économistes ont souligné la forte croissance enregistrée en mars, pour terminer le trimestre, et ont laissé entendre que ce rapport ne modifiait guère leur anticipation d'une hausse des taux d'intérêt par la Banque du Canada dès le mois de juillet.

«Même si le résultat trimestriel d'ensemble du PIB était un peu décevant, même pour ceux d'entre nous qui étaient du mauvais côté du consensus, la robustesse des derniers mois et la vigueur des investissements des entreprises constituent un contrepoids intéressant», a estimé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, dans un rapport. 

«L'essentiel est que la croissance pour l'ensemble de l'année semble toujours en voie d'atteindre environ 2%, ce qui est tout à fait conforme aux attentes de la Banque du Canada.»

M. Porter a souligné que l'économie avait enregistré une croissance de 0,3% en mars, le dernier mois du trimestre, grâce au secteur minier, pétrolier et gazier et à la croissance du commerce de gros et de détail. 

«Le solide résultat de mars constitue un bon point de départ pour le deuxième trimestre», a-t-il déclaré.

Le taux de croissance de 1,3% du premier trimestre correspondait aux prévisions de la Banque du Canada dans son rapport sur la politique monétaire d'avril.

La banque centrale a choisi de laisser son taux d'intérêt directeur inchangé mercredi, mais a omis, dans son explication, une référence à la «prudence» qui était présente dans ses déclarations précédentes à ce sujet.

Une hausse plus tôt que tard

Des économistes ont interprété ce changement comme un signal qu'une hausse des taux pourrait avoir lieu plus tôt que tard. 

Leurs attentes en matière de hausse des taux sont demeurées en grande partie intactes, même si le rapport de jeudi montrait que la croissance du premier trimestre était la plus lente depuis que l'économie s'est contractée au deuxième trimestre de 2016. 

Le repli de ce trimestre avait été attribué aux incendies de forêt qui ont détruit certaines parties de Fort McMurray, en Alberta, et forcé la fermeture de plusieurs exploitations de sables bitumineux dans la région.

Selon le plus récent rapport sur le PIB, les dépenses des ménages ont augmenté de 0,3%, leur rythme le plus lent depuis le premier trimestre de 2015. Les dépenses des ménages pour les services ont augmenté de 0,5% et celles pour les biens sont restées inchangées. 

La croissance du volume des exportations a ralenti à 0,4% par rapport à celle de 1% du quatrième trimestre. Les hausses ont été principalement attribuables au pétrole brut et au bitume et à l'exportation de services. Les importations ont augmenté de 1,2% au cours du trimestre. 

Les investissements des entreprises dans les machines et le matériel ont augmenté de 4,2%, tandis que les produits de la propriété intellectuelle ont augmenté de 3,3%.

Malgré les chiffres plus faibles que prévu au sujet de la croissance, le rapport sur le premier trimestre contenait «quelques détails relativement encourageants», a observé Brian DePratto, économiste principal de la Banque TD.

«Les investissements des entreprises ont continué de grimper, contrebalançant en partie la cadence plus modeste des dépenses de consommation, et les gains des revenus sont également restés solides», a écrit M. DePratto dans un rapport. 

«De plus, la solide performance mensuelle de mars témoigne d'un élan qui s'est accru pendant tout le trimestre, ce qui a permis à l'économie canadienne d'accélérer la production au deuxième trimestre.»

M. DePratto a déclaré qu'il «restait manifestement de l'essence dans le réservoir» de l'économie canadienne et qu'il s'attendait à ce que les conditions demeurent favorables à une hausse de taux de la Banque du Canada à sa prochaine réunion.

Statistique Canada a révisé à la hausse ses chiffres du PIB réel pour les deuxième et troisième trimestres de 2017. Pour le deuxième trimestre, l'estimation du taux de croissance annualisé a été portée à 4,6%, par rapport à 4,4% précédemment, tandis que l'estimation pour le troisième trimestre est passée de 1,5% à 1,7%.

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