La Banque du Canada garde son taux directeur à 1,25%

Publié le 18/04/2018 à 10:02

La Banque du Canada garde son taux directeur à 1,25%

Publié le 18/04/2018 à 10:02

Par lesaffaires.com

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz. (Photo: Getty)

La Banque du Canada a maintenu mercredi son principal taux directeur à 1,25%, après l'avoir relevé d'un quart de point en janvier. Mais des taux plus élevés «seront justifiés avec le temps», précise l'institution.

La banque centrale canadienne prône la «circonspection». Ce qui explique peut-être pourquoi le taux directeur reste inchangé, tout comme le taux officiel d’escompte (1,5%) et le taux de rémunération des dépôts (1%).

L’inflation au pays avoisine les 2%, les facteurs temporaires qui ont pesé sur l’inflation s’étant dissipés en grande partie, «comme prévu», souligne l'institution monétaire.

Les mesures de l’inflation fondamentale ont continué de s’inscrire en légère hausse et se situent maintenant toutes près de 2 %, ce qui cadre avec une économie affichant une faible marge de capacités excédentaires.

«Sous l’effet transitoire de l’augmentation des prix de l’essence et des hausses récentes du salaire minimum, l’inflation sera probablement un peu plus élevée en 2018 que la Banque ne l’anticipait dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier», annonce la banque centrale. Mais l'inflation devrait ensuite retourner à la cible de 2% pendant le reste de la période de projection.

TAUX DIRECTEUR

Croissance canadienne plus faible que prévu

Le profil d’évolution de l’économie mondiale est un peu plus vigoureux que prévu en janvier, les chiffres de la croissance et de la production potentielle ayant été relevés dans un certain nombre de grandes économies avancées.

«Aux États-Unis, les perspectives de l’économie ont encore été stimulées par les nouveaux plans de dépenses publiques. Toutefois, l’escalade des conflits géopolitiques et commerciaux risque de nuire à l’expansion mondiale», tempère l'institution.

Au Canada, la croissance du PIB au premier trimestre a été plus faible que la Banque ne l’avait escompté, mais elle devrait rebondir au deuxième trimestre, pour s’établir en moyenne à 2% au premier semestre de 2018.

«On s’attend à ce que l’économie tourne légèrement au-dessus de son potentiel au cours des trois prochaines années, l’expansion du PIB réel s’établissant à environ 2% en 2018 et en 2019, et à 1,8% en 2020. Ce profil plus favorable du PIB tient compte des nouvelles mesures budgétaires provinciales et fédérales annoncées depuis janvier. Il reflète également les révisions à la hausse des estimations de la croissance de la production potentielle, qui donnent à penser que des progrès ont été accomplis pour accroître la capacité de production de l’économie canadienne», détaille le communiqué.

Le ralentissement de la croissance économique au premier trimestre tient surtout à la faiblesse enregistrée dans deux secteurs. Les marchés du logement ont réagi aux nouvelles lignes directrices portant sur les prêts hypothécaires et à d’autres mesures de politique en devançant des transactions à la fin de 2017. Les exportations ont également fléchi, en partie en raison de la congestion des infrastructures de transport. La faiblesse affichée dans les secteurs du logement et des exportations devrait se dissiper en partie au cours de 2018.

Défi de compétitivité

La Banque s’attend à un raffermissement des exportations canadiennes à mesure que la demande étrangère s’accroîtra, mais pas suffisant pour regagner le terrain perdu ces derniers trimestres.

«La croissance des exportations est de plus en plus limitée par les contraintes de capacité dans certains secteurs», épingle l'institution monétaire. De nouveaux gains au titre des investissements des entreprises devraient permettre d’augmenter la capacité, dans ces secteurs et dans l’économie de façon plus générale.

«Toutefois, tant les exportations que les investissements sont entravés par les défis qui subsistent au chapitre de la compétitivité et l’incertitude entourant les politiques commerciales», déplore la banque centrale canadienne.

La progression de la consommation demeure robuste, alimentée par la croissance solide du revenu du travail. Les salaires ont continué à se redresser comme prévu, même abstraction faite des hausses récentes du salaire minimum en Ontario et en Alberta.

L'institution note des progrès au niveau de points clés, en particulier la dynamique de l’inflation et de la croissance des salaires. Ces progrès renforcent le point de vue des responsables monétaires selon lequel «des taux d’intérêt plus élevés seront justifiés avec le temps».

Cela dit, une certaine détente monétaire sera encore nécessaire afin que l’inflation demeure à la cible.

Rappelons enfin que la Banque du Canada a relevé son taux directeur à trois reprises depuis le mois de juillet 2017. La prochaine date d'établissement du taux directeur est fixée au 30 mai.

 

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