L'inflation peut-elle être contrée ?

Publié le 20/11/2009 à 12:34

L'inflation peut-elle être contrée ?

Publié le 20/11/2009 à 12:34

Par Olivier Schmouker

La récession a changé nos habitudes de consommation. Photo : Bloomberg.

L’inflation menace un peu partout dans le monde, et ce d’autant plus que les banques centrales accumulent des réserves encore jamais vues qui, une fois la reprise amorcée, risquent de déclencher mécaniquement des hausses de prix spectaculaires.

Mais heureusement, il existe des moyens pour contrer toute inflation excessive, selon le document «Stratégies de sortie des banques centrales» de Desjardins Études économiques. Tout dépendra, en fait, de l’utilisation judicieuse ou non des outils disponibles aux banques centrales…

Une épée de Damoclès

La principale menace réside dans les réserves escédentaires des banques centrales. Les mesures exceptionnelles déployées par nombre de gouvernements pour lutter contre la récession ont été financées par la création de nouvelles réserves de liquidités. Celles détenues par une banque centrale composent la «base monétaire», aussi appelée «monnaie banque centrale», le reste étant constitué de billets et de pièces de monnaie en circulation.

Selon la théorie économique, toute hausse de la base monétaire est suivie d’une hausse proportionnelle de la masse monétaire, une source «irrévocable» d’inflation sur une longue période. Le principe est simple. Les banques ayant davantage de liquidités, elles peuvent alors accorder davantage de prêts, et une partie de ces prêts se retrouvera en circualtion. Or, pour simplifier, plus il y a de monnaie en circulation, plus les prix ont tendance à augmenter, toutes choses étant égales par ailleurs.

Cela étant, les banques n’agissent pas comme prévu initialement depuis que la récession sévit un peu partout dans le monde. Au lieu d’accorder davantage de prêts, elles préfèrent accumuler les liquidités qui leur sont allouées. Cette attitude est bénéfique, car «les risques d’inflation monétaire s’en trouvent fortement atténués, voire inexistants», selon Hendrix Vachon, économiste, de Desjardins Études économiques.

Différentes suggestions pour les banques centrales

Mais cette attitude ne peut encore durer longtemps. Au fur et à mesure que les signes de reprise économique vont se préciser, les banques seront de plus en plus enclines à accorder des prêts, ce qui concrétisera les risques d’inflation monétaire.

Heureusement, «même à moyen terme, le sénario de forte inflation peut être évité, les banques centrales ayant sous la main plusieurs outils pour mener une stratégie de sortie efficace, sans déroger de leur objectif d’une inflation basse, stable et prévisible», selon l’économiste.

Parmi ces outils figurent le ratio de réserves obligartoires. Les banques se doivent de respecter un certain ratio de réserves, généralement une fraction des dépôts à vue. Les autorités monétaires pourraient, au besoin, relever ces exigences, ce qui du coup limiterait les risques inflationnistes, les banques ayant moins de liquidités à prêter.

Autre outil : le taux d’intérêt appliqué sur les réserves. Plutôt que de resserrer la réglementation sur les réserves obligatoires, les banques centrales pourraient mettre en place des mesures incitatives favorisant le maintien d’un niveau élevé de réserves, comme le paiement d’intérêts sur celles-ci.

Encore une autre possibilité concerne les cessions en pension, qui consistent à vendre des titres avec la promesse de les racheter dans un délai et à un prix fixés d’avance. Ce type d’opération sert à éponger un surplus de liquidités.

Enfin, il y a la vente d’actifs. Après la vente, l’actif disparaît du bilan de la banque centrale, ce qui en réduit la taille. «Il s’agit en fait de l’ultime solution pour les banques centrales», explique M. Vachon.

Nous avons peut-être changé…

Toutes ces mesures concernent des politiques envisageables pour les banques centrales qui veulent à tout prix éviter une forte inflation. Mais, il y a d’autres conditions qui font que la menace d’inflation n’est pas si forte que cela, selon le document de Desjardins.

Ainsi, pour que les risques d’inflation se concrétisent, les consommateurs et les entreprises doivent avoir la possibilité ainsi que le désir d’emprunter davantage. Or, rien ne dit a priori que nous allons nous comporter ainsi dès la reprise économique amorcée. Il se peut très bien que, échaudés par la récession, les uns et les autres fassent preuve de plsu de prudence dans leurs dépenses, et donc dans leur façon d’emprunter. D’ailleurs, de récentes études montrent que les Canadiens préfèrenet maintenant payer leurs dettes plutôt que de recommencer à consommer comme avant…

«Il apparait que très peu d’éléments suggèrent que les prix pourraient augmenter rapidement à moyen terme. Bref, bien que le risque d’une hausse des anticipations inflationnistes soit bien réel, il paraît somme toute limité», estime M. Vachon.

PLUS : consultez l'étude de Desjardins (PDF)

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