L'Europe frappera une récession

Publié le 09/09/2011 à 14:19

L'Europe frappera une récession

Publié le 09/09/2011 à 14:19

L'euro est surévalué par rapport au huard et au billet vert et l'Europe devrait frapper une récession. Voilà les prédictions qu'a faites Alan Wilkinson, directeur principal des placements chez Fidelity Investments, à l'occasion d'une rencontre avec les conseillers, qui se tenait jeudi à Montréal.

Ainsi, les problèmes des dettes souveraines des pays périphériques de l'Europe devraient continuer de miner l'économie du continent pour encore un moment. « Est-ce l'Europe va entrer en récession? La réponse est oui et ce sera une récession assez sévère », précise Alan Wilkinson.

Le problème avec les pays membres de l'Union européenne est l'inertie de la classe politique afin de solutionner la crise des dettes souveraines. « C'est un groupe de pays qui s'entretuaient il y a 50 ans. Maintenant, ils disent : "Formons une équipe de hockey". Dans vos rêves. Vous avez une équipe de gens qui patinent ensembles, mais qui ne jouent pas en équipe. Ils jouent chacun pour soi. Ça va lorsque l'équipe gagne, mais pas lorsque l'équipe perd. Alors qu'ils devraient patiner plus fort et essayer plus fort, ils ne veulent pas », illustre-t-il. Les élections à venir dans ces pays compliquent encore plus la donne, ce qui devrait maintenir l'incertitude de ces États un bon moment.

Sur le plan nord-américain, les États-Unis ont 30 % de chance de retomber en récession, d'après Alan Wilkinson. La grande question reste si les turbulences boursières abaisseront le moral des consommateurs et des sociétés. « Plus l'inertie persiste, plus l'incertitude s'installe. Ça prend peu de difficultés supplémentaires pour se retrouver en récession », fait valoir.

Il reste que plusieurs signes pointent vers une croissance faible chez nos voisins du Sud. Sur le plan de l'emploi, le taux de chômage demeure élevé alors que plusieurs entreprises souhaitent embaucher. « Il y a un décalage entre les compétences souhaitées par les entreprises et celles qui sont offertes. Si on ajoute le fait que, pour 25 % des maisons aux États-Unis, l'hypothèque dépasse la valeur de la maison et que les ménages ne veulent peut-être pas vendre leur maison dans ces circonstances, il y a aussi un décalage géographique », explique Alan Wilkinson.

La mollesse du crédit nuit également à la croissance économique. « Les gens ne veulent pas emprunter et les banques ne veulent pas particulièrement prêter. Or, les prêts, c'est le carburant pour la croissance économique. Actuellement, ce carburant reste dans le réservoir », illustre le spécialiste.

Occasions

Malgré les risques que les États-Unis retombent en récessions, les clients ne devraient pas bouder le marché américain. Les titres de grande capitalisation présentent une occasion intéressante, selon Alan Wilkinson.

« Les profits des entreprises sont forts. Le ratio cours/bénéfices futurs reste bas. Les marges de profits restent fortes et peuvent s'accroître, parce que les salaires, qui sont la composante majeure des coûts d'une entreprise, vont demeurer bas en raison du chômage élevé. Dans ce contexte, les profits des entreprises devraient demeurer décents », note-t-il. La force du dollar canadien devrait d'autant plus les inciter à ce genre d'achat.

À ce titre, le dollar canadien est historiquement élevé par rapport à sa moyenne historique par rapport au billet vert et c'est pourquoi il semble surévalué, d'après Alan Wilkinson.

Les marchés émergents présentent également des occasions intéressantes. Puisque la population y est jeune, la demande interne est un vecteur de croissance dont les clients devraient profiter, selon lui.

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