L'euro a besoin de plus d'unité politique

Publié le 13/05/2010 à 17:10

L'euro a besoin de plus d'unité politique

Publié le 13/05/2010 à 17:10

Par Mathieu Lavallée

Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Guy Quaden Photo : Bloomberg

La tourmente que vient de vivre la zone euro a permis de mettre au grand jour l’une des faiblesses de la monnaie unique de l’Europe : le manque d’unité politique entre les pays l’ayant adopté.

C’est notamment l’une des conclusions que fait le gouverneur de la Banque nationale de Belgique Guy Quaden après la crise de la dette souveraine de certains pays du vieux continent, dont la Grèce, qui a failli se propager chez d’autres États.

M. Quaden était de passage à Montréal dans le cadre d’une rencontre entre les dirigeants des banques centrales de pays francophones, et en a profité pour prononcer un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal jeudi midi.

S’il pointe du doigt les déficits budgétaires excessifs de certains pays, le dirigeant de la banque belge s’en est surtout pris au manque de cohésion entre les politiques des 16 pays de l’euro.

« Il faut renforcer l’architecture de la maison de l’euro, a-t-il lancé devant son auditoire. C’est la plus grande union monétaire dans l’histoire, mais elle est particulière parce qu’elle n’a pas d’union politique. J’ai souvent demandé comment faire pour avoir une monnaie commune sans avoir de gouvernement commun. Je suis un européen convaincu qui se réjouirait de voir l’union politique en Europe progresser plus rapidement que lors des dix dernières années. »

Selon lui, l’euro a besoin d’une banque centrale européenne qui soit indépendante des pays de l’union monétaire et de plus de règles communes contraignantes. «Présentement, vous avez une politique monétaire unique, mais 16 politiques budgétaires », a-t-il souligné.

Quant à la question de l’endettement des pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal, M. Quaden croit que ces derniers ont appris la leçon et qu’ils se dirigeront vers une plus grande discipline budgétaire et une meilleure compétitivité. Les trois pays ont d’ailleurs adopté d’importants plans d’austérité depuis un peu plus d’une semaine pour redresser leurs finances publiques.

La tragédie grecque revisitée

L’homme qui a joué un grand rôle dans l’implantation de l’euro pendant les années 1990 a profité de l’occasion pour relativiser l’importance de la crise grecque et de son fort déficit, qui a fait craindre la contagion en Europe et qui a malmené les marchés depuis quelques semaines.

« La Grèce, c’est le point de départ de la crise, mais c’est une situation particulière aussi », a tenu à souligner M. Quaden. En plus de l’important déficit – représentant 13 % du PIB de l’État hellénique – la Grèce a également une balance commerciale dans le rouge et des difficultés de compétitivité, d’expliquer le dirigeant de la banque. Et il faut y ajouter un problème de crédibilité, l’ampleur du déficit étant longtemps maquillée.

De plus, la Grèce ne représente pas un poids si significatif dans l’économie européenne, avec 3 % seulement du PIB du continent. La Californie, a-t-il insisté, a une dette importante, alors que l’État compte pour 13 % du PIB des États-Unis.

Au sujet des détracteurs qui ont réclamé le départ de la Grèce de la zone euro, M. Quaden a admis qu’une devise grecque dévaluée aurait rendu le pays plus compétitif à l’échelle internationale, lui permettant de relancer ses exportations.

Mais le prix à payer aurait été trop important. « Avec une monnaie dévaluée, comment rembourser sa dette? De toute façon,il y a encore des pays qui veulent entrer dans la zone euro », a-t-il lancé.

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