L'année boursière 2020 marquée par les «extrêmes»

Publié le 21/12/2020 à 13:25

L'année boursière 2020 marquée par les «extrêmes»

Publié le 21/12/2020 à 13:25

Par AFP

Après des mois de janvier et février plutôt calmes, Wall Street s’est brusquement effondrée en mars. (Photo: Getty Images)

« L’année de tous les extrêmes » à Wall Street, résume, lapidaire, Quincy Krosby, responsable de la stratégie de marché chez Prudential Financial.

Du vent de panique qui a soufflé sur la Bourse américaine avec l’arrivée du virus à l’espoir d’une lumière au bout du tunnel avec le début des vaccinations, retour sur les grands moments d’une année boursière rythmée par la crise sanitaire et économique.

 

Mars: krach

Après des mois de janvier et février plutôt calmes, Wall Street s’est brusquement effondrée en mars, effrayée par la propagation du coronavirus et ses conséquences pour la première puissance mondiale.

Les grands indices new-yorkais ont pris l’eau, le Dow Jones connaissant le 16 mars la pire séance de son histoire (-13 %) après la Grande Dépression de 1929 et le krach boursier d’octobre 1987.

Cette dégringolade a fait virer Wall Street, mi-mars, en « bear market », un terme du jargon boursier caractérisant une chute de plus de 20 % par rapport au dernier record.

La perspective d’une paralysie de l’économie américaine et la crainte d’une crise des liquidités ont refroidi les investisseurs.

« Si les entreprises ne peuvent pas lever de l’argent pour survivre, elles font faillite ou licencient et le taux de chômage s’envole », décrit Mme Krosby.

Les milieux d’affaires ont pourtant vite retrouvé le sourire, rassurés par la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale, qui a continué d’abaisser ses taux directeurs et lancé un vaste programme d’achats d’actifs. Rassurés aussi par l’intervention rapide du gouvernement, qui a voté fin mars un gigantesque plan de relance de 2 200 milliards de dollars.

 

D’avril à septembre: remontée

Le redressement de Wall Street s’est confirmé au printemps et accéléré en été à la faveur de la réouverture de l’économie, le marché remontant en août à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie.

Moteurs de cette croissance, les géants de la techno ont connu une ascension fulgurante : entre avril et septembre, les titres d’Alphabet (la maison mère de Google), Facebook, Amazon, Microsoft et Apple ont grimpé, le fabricant d’iPhone gagnant plus de 80 % sur cette période.

L’attrait de ces groupes s’explique, selon Mme Krosby, par le fait que « ce sont des compagnies réputées, les meilleures de leurs catégories et que la demande pour leurs produits et services est forte ».

D’autres noms, jusqu’alors moins connus du grand public, se sont engouffrés dans la brèche ouverte par la COVID, dont la plateforme de visioconférences Zoom, qui a prospéré avec la généralisation du télétravail.

Des marques de produits d’entretien (Procter & Gamble, Clorox) ou alimentaires (Hershey, Hormel) ont également tiré leur épingle du jeu.

Les petits porteurs ont eux massivement investi en Bourse pendant les confinements, contribuant à la hausse d’actions en vogue comme celle de Tesla. 

Pendant ce temps, la pandémie a continué son oeuvre destructrice, le bilan humain s’alourdissant et la récession s’installant fin juillet aux États-Unis.

En Bourse, les secteurs les plus affectés par les restrictions pour endiguer le virus en ont pâti : croisiéristes, majors pétrolières, compagnies aériennes, casinos et hôtels.

 

Novembre: adieux à Trump

À partir de septembre, le marché a porté son attention sur la présidentielle américaine, placée sous le signe de la recrudescence des cas de contamination et de la course effrénée aux vaccins.

Le scrutin du 3 novembre s’est soldé par la victoire du démocrate Joe Biden et la défaite de Donald Trump, qui avait fait de la bonne santé de Wall Street l’un de ses principaux arguments de campagne.

Si les électeurs américains ont refusé au milliardaire républicain un second mandat, Wall Street a atteint de nouveaux sommets sous sa présidence, le Dow Jones clôturant le 24 novembre au-dessus des 30 000 points pour la toute première fois.

La réforme fiscale de l’administration Trump, promulguée fin 2017, aura été un tournant pour les grandes entreprises, qui ont vu le montant de leurs impôts diminuer.

« Il y a eu une prise de conscience que si les taux d’imposition baissaient, les profits grimperaient de façon exponentielle », souligne Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

Le principal point noir de l’ère Trump pour Wall Street restera sans doute l’aggravation de la guerre commerciale avec la Chine, alors l’activité de nombreux groupes américains dépend en partie des relations entre Washington et Pékin.

 

2021: tendances

Le lancement de la campagne de vaccination aux États-Unis laisse entrevoir des jours meilleurs pour l’économie américaine et promet un avenir radieux au secteur de la santé en Bourse.

En pointe dans le développement des traitements et des vaccins contre la COVID-19, des biotechs comme Moderna ou Regeneron, devraient continuer de progresser.

Les grands groupes informatiques devraient eux capitaliser sur la demande croissante pour des technologies comme l’informatique à distance (« cloud »), l’intelligence artificielle ou la 5G.

L’environnement, priorité de la nouvelle administration Biden, devrait aussi intéresser de nombreux investisseurs.

À la une

Budget fédéral 2024: Ottawa pige 19,4G$ dans les poches des ultrariches et des entreprises

Budget fédéral 2024. Ottawa augmente le taux d'inclusion des gains en capital, ce qui lui rapportera 19,4G$ sur 5 ans.

Budget fédéral 2024: Ottawa veut encourager les régimes de retraite à investir au Canada

BUDGET FÉDÉRAL 2024. Ottawa veut inciter les régimes de retraite à investir au pays, mais sans y consacrer d’argent.

Budget fédéral 2024: le droit à la déconnexion dans le viseur d’Ottawa

Il y a 24 minutes | Catherine Charron

BUDGET FÉDÉRAL 2024. Les employeurs sous juridiction fédérale devront établir une politique de la déconnexion.